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Chapitre 3
Le Canada dans un monde en changement

 

Au cours du dernier siècle, la révolution scientifique et technologique a créé des moyens considérables permettant d’améliorer les conditions de vie. Jamais auparavant l’humanité n’avait disposé d’un tel ensemble de possibilités lui permettant de développer autant la productivité que la créativité, tout en réduisant la quantité de travail physique et la durée du travail nécessaires. Il est aujourd’hui possible d’enrayer la faim, les maladies et la misère au niveau mondial, de garantir à tous les peuples de la terre une vie digne, et de léguer aux générations futures un monde sain et viable, avec tous les écosystèmes variés dont il dispose.Or la réalité est tout autre. La croissance considérable des forces productives et de la richesse s’est réalisée dans un contexte de rapports de production capitalistes. Il est, par conséquent, de la plus haute importance d’identifier les caractéristiques actuelles du système capitaliste mondial pour pouvoir déterminer les tâches qui incombent aux communistes et aux forces révolutionnaires et progressistes aujourd’hui.

La société capitaliste a connu d’importants changements au cours du dernier siècle. Nous vivons à l’époque de l’impérialisme, c’est-à-dire le stade suprême du capitalisme. Le monde dans lequel nous vivons peut être caractérisé comme suit. Les monopoles sont nés et ont fini par jouer un rôle décisif dans la vie économique, sociale et politique. Le capital bancaire et le capital industriel ont fusionné pour former le capital financier et donner naissance à l’oligarchie financière. L’exportation des capitaux a pris plus d’importance que l’exportation des marchandises. Les groupes de capitalistes monopolistes ont vu le jour au niveau international, conduisant à une nouvelle étape de l’internationalisation du capital et de la production. Le capitalisme monopoliste d’État, fusion des plus puissants monopoles, du capital financier et de l’appareil d’État bourgeois, est apparu.

Le développement de l’impérialisme et la lutte entre les principales puissances capitalistes pour la redivision du monde ont conduit aux guerres inter-impérialistes au niveau mondial, à la montée du fascisme, au pillage colonial et néo-colonial, et aux agressions impérialistes contre les peuples de plusieurs pays.

Le siècle passé a également été marqué par d’importants progrès scientifiques, politiques et sociaux. L’événement politique le plus important du siècle a été la Révolution socialiste d’octobre 1917 survenue en Russie, au cours de laquelle la classe ouvrière a pris le pouvoir, a instauré le premier État socialiste et a inauguré une nouvelle ère en matière de développement des relations sociales humaines. Cette révolution (événement précurseur de notre époque) le rôle décisif joué par l’URSS dans la lutte contre le fascisme, et la naissance subséquente de nouveaux États socialistes, qui allaient comprendre, ensemble, le tiers de la population mondiale, sont autant d’événements qui ont eu des conséquences profondes sur l’évolution de l’humanité.

La tendance révolutionnaire au sein de la classe ouvrière a grandi et mûri, et d’autres révolutions socialistes ont éclaté. Les luttes de libération nationale ont réussi à briser les chaînes de la servitude coloniale partout à travers le “Tiers Monde”. Des luttes de classe et des luttes démocratiques acharnées, menées au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays capitalistes, ont permis d’obtenir un grand nombre de conquêtes sociales et économiques cruciales pour les masses laborieuses, et d’importants droits de la personne pour les travailleurs, les femmes et les jeunes dans un grand nombre de pays.

Au cours des années 70, cependant, le capitalisme mondial est entré dans une nouvelle phase. L’accumulation du capital financier devenait difficile pour les pays impérialistes, qui devaient faire face à l’intensification de la compétition internationale, à l’essor de la révolution technique des communications et des transports, à l’augmentation astronomique des dépenses en armements, et aux crises de l’énergie. Pour pallier la baisse du taux de profit, les représentants du capital financier ont adopté la voie néo-libérale, qui se caractérise par l’intensification brutale de l’exploitation de la main-d’œuvre et de l’environnement, et par l’accélération de la mondialisation capitaliste. Un “Nouvel ordre mondial” a pris forme, basé sur l’accroissement de l’exportation de capitaux, sur la mobilité des capitaux internationaux, sur le pillage de la main-d’œuvre et des ressources naturelles étrangères, ainsi que sur l’internationalisation de la production et des marchés dominés par des monopoles impérialistes.

Discrètement au début, puis toujours plus ouvertement, l’État a adopté des politiques visant la privatisation, la déréglementation, la sous-traitance, les attaques contre les syndicats et contre les normes de protection de l’environnement, le démantèlement des programmes sociaux. Il ne s’agissait pas d’un simple changement de “politiques”, mais d’un des éléments essentiels des nouvelles conditions internationales d’accumulation capitaliste. Tous les partis capitalistes – conservateurs, libéraux et sociaux-démocrates – ont adopté les mêmes orientations générales, bien qu’à des vitesses de mise en œuvre différentes.

Ce changement mondial a entraîné un plus grand appauvrissement, à la fois absolu et relatif. Les normes de santé et d’éducation ont chuté. Dans les pays sous-développés, la stagnation et l’effondrement de l’agriculture ont provoqué un exode massif de paysans vers les villes, surchargeant les infrastructures urbaines sous-financées et déclenchant des crises environnementales. Partout à travers le monde, l’armée de réserve, au niveau de la main d’oeuvre, que constitue l’ensemble des chômeurs et des chômeuses, a augmenté considérablement.

La nouvelle phase néo-libérale du capitalisme a révélé encore plus clairement la nature prédatrice, parasitaire et agonisante de l’impérialisme. Le système capitalisme et sa classe dirigeante ne se maintiennent en place qu’au dépens de la vaste majorité des travailleurs, des travailleuses, et de l’environnement. Les politiques anti-ouvrières et anti-populaires des gouvernements capitalistes n’ont pas entraîné le progrès mais, au contraire, la régression des conditions sociales et l’aggravation des immenses problèmes auxquels l’humanité se trouve confrontée.

Alors que l’humanité entre dans le XXIe siècle, les événements internationaux sont marqués par les politiques barbares et inhumaines de l’impérialisme. L’humanité vit des temps extrêmement difficiles en raison des objectifs agressifs de l’impérialisme visant à dominer et à soumettre la planète entière. Ces objectifs se manifestent encore plus ouvertement depuis l’effondrement de l’Union soviétique et des autres pays socialistes d’Europe.

Les revers dramatiques subis par le socialisme au cours de la dernière décennie du XXe siècle ont profondément modifié l’équilibre des forces sociales et de classe dans le monde en faveur de l’impérialisme, plaçant les mouvements de la classe ouvrière, progressistes et anti-impérialistes sur la défensive.

L’impérialisme profite au maximum de la nouvelle situation née de cet échec historique mais temporaire. Les puissances impérialistes, les États-Unis d’Amérique en particulier, intensifient leurs efforts pour étendre leur hégémonie économique, politique et militaire aux quatre coins de la planète. L’impérialisme US a adopté une stratégie mondiale qui consiste à étendre encore plus sa sphère d’influence, à conquérir de nouveaux marchés et à contrôler de nouvelles sources de matières premières.

Loin de disparaître, les contradictions fondamentales qui ont façonné le monde au cours du siècle passé s’accentuent sans cesse. Cette situation crée les conditions objectives nécessaires pour le renforcement des luttes de la clase ouvrière et des peuples, indispensable pour le développement d’une alternative progressiste.

Ces contradictions opposent, entre autres : le travail et le capital, autant au niveau international qu’à l’intérieur de chaque pays; l’impérialisme et les forces du socialisme mondial; l’impérialisme et les peuples des pays en voie de développement ; et les principaux pays impérialistes entre eux. Une importante contradiction se développe, d’autre part, entre le mode de production capitaliste et l’environnement global.

Dans un monde dominé par les relations de production capitalistes, la contradiction la plus importante demeure actuellement celle qui existe entre le travail et le capital. Les activités des organisations capitalistes internationales et des transnationales accentuent la contradiction entre le caractère social de la production et l’appropriation capitaliste des produits. L’une ou l’autre des autres contradictions pourrait, à un moment donné, s’intensifier et occuper le premier rang.

L’énorme potentiel de développement des forces productives créé par la révolution scientifique et technologique est dévié et bloqué par la logique des relations de production capitaliste et par la course aux profits maximums. Des secteurs entiers d’emplois et de métiers sont dévalorisés, mis au rancart et éliminés. Le chômage, le sous-emploi et le manque d’éducation constituent un énorme gaspillage de potentiel économique ainsi qu’une tragédie humaine. D’autre part, la tendance à la privatisation et aux coupures dans les dépenses sociales étouffe toute recherche qui n’est pas directement relié à l’augmentation des profits pour les entreprises, peu importe le niveau d’amélioration des conditions humaines et environnementales que cette recherche permettrait d’atteindre.

Le rythme d’accumulation et de concentration du capital est effarant. Stimulées par la féroce compétition pour le contrôle du marché mondial, les acquisitions et les fusions d’entreprises, y compris celles des plus grandes transnationales, sont en train de concentrer un pouvoir économique et politique monstrueux entre les mains d’une super-élite toujours plus réduite de capitalistes. La restructuration radicale de l’industrie et du commerce, ainsi que les rationalisations et les réductions massives de main-d’œuvre qui en découlent, ont des conséquences dévastatrices sur la classe ouvrière, les fermiers, les professionnels, ainsi que sur les autres membres des couches moyennes, et même sur les petites entreprises non-monopolistes.

Les profonds changements intervenus dans les lieux de travail ainsi que dans les taux d’exploitation, combinés à l’impact des politiques néo-libérales dictées par les entreprises, sont en train de modifier la répartition de la richesse et des revenus dans tous les pays capitalistes.

L’accroissement du capital parasitaire constitue une autre tendance alarmante. Alors qu’autrefois une part considérable de capitaux était investie dans des activités productives, de nos jours d’importantes sommes sont détournées vers la spéculation, dans le secteur des devises, des opérations à termes et de la bourse, où d’importants profits sont siphonnés sans accroître la production. Cette spéculation empire le caractère anarchique propre à la production capitaliste, aggravant les crises cycliques et structurelles des économies locales, régionales et mondiale.

Le modèle économique néo-libéral du capital financier international, qui comprend, entre autres, les politiques d’ajustement structurel, a des effets particulièrement dévastateurs sur les femmes partout à travers le monde. Avec l’apparition de la société de classe, le patriarcat est devenu un processus complexe plaçant les femmes en position d’infériorité économique, sociale, culturelle et politique. Pendant des siècles, le patriarcat s’est développé conjointement avec le capitalisme jusqu’à devenir aujourd’hui une caractéristique institutionnalisée du développement capitaliste, forçant les femmes à porter le double fardeau de l’exploitation et de l’oppression. L’accroissement du chômage, les catastrophes environnementales, et les conflits régionaux accélèrent le processus d’appauvrissement et d’inégalité des femmes à travers le monde. De plus, les agents du néolibéralisme cherchent à identifier et à renforcer les institutions du patriarcat dans tous les pays, essayant de préserver les profondes inégalités sociales, et de s’en servir afin d’étendre l’impérialisme.

L’écart entre les niveaux de développement des pays capitalistes avancés et des pays en voie de développement augmente. Les échanges commerciaux injustes, les taux d’intérêt usuraires imposés par les banques et les institutions financières internationales pour le remboursement de la dette, ainsi que le monopole impérialiste sur la haute technologie se combinent pour transférer des richesses de plusieurs trillions de dollars des pays plus pauvres vers les centres impérialistes, causant l’aggravation des disparités en matière de division internationale du travail et de développement. Ces rapports de développement inégal engendrent une instabilité croissante au sein des économies locales et régionales. Les épisodes de crise deviennent toujours plus violents et prolongés, et l’impérialisme est de moins en moins capable de les contenir.

Sous la bannière de la “mondialisation”, l’impérialisme lutte pour restructurer toutes les relations internationales selon des orientations profondément antidémocratiques. Les organismes multilatéraux tels que l’Organisation du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale travaillent de concert avec les transnationales, les grandes banques internationales et les États impérialistes. Les pays qui résistent aux diktats impérialistes sont sévèrement punis par des désinvestissements, des fuites de capitaux, des attaques spéculatives contre les monnaies nationales, des interruptions de l’aide étrangère et de transferts technologiques, des amendes commerciales, des embargos économiques et des blocus. Les conséquences de ces mesures sont particulièrement dures pour les peuples des pays en voie de développement.

Et si, malgré de telles mesures, un pays continue à résister, l’impérialisme n’hésite pas à recourir à la force militaire brutale pour parvenir à ses fins. La fréquence des agressions unilatérales déclenchées par les États-Unis, seuls ou avec l’appui d’autres États impérialistes, est alarmante. La capacité des puissances impérialistes de recourir à des menaces militaires et à des agressions ouvertes a augmenté considérablement depuis l’effondrement de l’Union soviétique et de la communauté socialiste, qui constituaient un important contrepoids à l’impérialisme US.

L’un des principaux objectifs de cette offensive généralisée de l’impérialisme est d’anéantir les derniers États socialistes ou à orientation socialiste. En ayant recours au chantage économique, aux pressions militaires, à la pénétration idéologique, et en tirant profit des difficultés et des contradictions internes, l’impérialisme essaie d’affaiblir et finalement de démanteler le socialisme et de restaurer les rapports capitalistes dans ces pays. La période de “guerre froide” a beau être officiellement terminée, la lutte entre les forces de l’impérialisme et les forces du socialisme continue de plus belle. L’une des composantes de l’offensive impérialiste est la campagne idéologique visant à discréditer le socialisme et à décourager les travailleurs et les travailleuses de se joindre à la lutte en vue d’une nouvelle vague de transformations socialistes.

L’impérialisme essaie également de consolider la restauration capitaliste dans les ex-pays socialistes, de piller les richesses sociales de ces pays et de maintenir ces derniers dans un état de soumission et de dépendance.

Les contradictions au sein du camp impérialiste s’exacerbent également. Bien qu’il soit de leur intérêt commun d’imposer un seul marché mondial qu’ils pourraient dominer et contrôler, les trois principaux centres impérialistes mondiaux, les États-Unis, la Communauté européenne (CE) et le bloc asiatique naissant, dirigé par le Japon, mènent chacun une lutte acharnée pour s’arracher une plus grande part du butin résultant de la domination mondiale. À mesure que le climat économique capitaliste devient toujours plus effervescent, chaque centre impérialiste essaie de protéger sa position privilégiée au sein des marchés qu’il contrôle déjà, c’est-à-dire au sein de sa “sphère d’influence”, tout en essayant de supplanter ses rivaux sur d’autres marchés nationaux et régionaux.

L’impérialisme, surtout l’impérialisme US, envenime les conflits ethniques, religieux et frontaliers, cultive les nationalismes et le chauvinisme, instigue des conflits régionaux et les guerres d’extermination, fait naître des forces extrêmement réactionnaires et obscurantistes, et appuie des régimes répressifs et même fascistes.

Les aspects les plus dangereux de cette situation sont la militarisation des relations internationales, la continuelle course aux armements et la campagne impérialiste visant à affaiblir le rôle et l’autorité des Nations Unies en faveur de l’“unilatéralisme” représenté par l’impérialisme US et ses alliés de OTAN.

L’impérialisme est le principal facteur de la prolifération des armements et le principal instigateur de conflits régionaux, de guerres plus généralisées et même d’une guerre mondiale. Aussi longtemps que l’impérialisme existera, subsistera le danger de guerre impérialiste. L’impérialisme constitue la principale menace qui pèse sur le monde aujourd’hui, sur l’avenir de l’humanité et sur toute vie existant sur la planète.

Finalement, notre planète souffre des conséquences de siècles de soumission de la nature au jeu aveugle des forces du marché capitaliste. Sous le capitalisme, autant la main-d’œuvre que l’environnement sont soumis et exploités pour satisfaire le but principal des capitalistes, celui d’extorquer de la plus-value, c’est-à-dire des profits. En tant que mode de production et de consommation, le capitalisme a dégradé la nature à un niveau sans précédent dans l’histoire. Ce n’est qu’en se libérant du capitalisme que l’humanité sera en mesure d’établir de nouvelles conditions permettant un changement fondamental de ses relations avec la nature. Friedrich Engels affirmait: “À chaque étape, les faits nous rappellent que nous régnons sur la nature tels des conquérants sur des peuples étrangers, comme quelqu’un soumettant la nature de l’extérieur, mais aussi que nous, avec notre chair, notre sang et notre cerveau, faisons partie de la nature et que nous existons en son sein”.

Tous ces éléments constituent la réalité du processus de mondialisation. Ce processus, qui représente l’intensification de la tendance à concentrer et à centraliser les richesses naturelles et productives du monde entre les mains d’une élite extrêmement réduite de capitalistes financiers mondiaux, cause l’appauvrissement et le chômage généralisé des masses laborieuses et des peuples opprimés partout à travers le monde.

La maturation de ces contradictions approfondit la crise du système capitaliste au niveau mondial et suscite inévitablement la résistance et les luttes que mènent la classe ouvrière et les opprimés dans tous les pays. Selon le rapport des forces existant dans chaque pays, ces luttes prennent différentes formes, entre autres les luttes électorales, les manifestations et les grèves de masse et, dans certains cas, la lutte armée. Pour contrôler cette opposition croissante, l’impérialisme a toujours plus recours à la réaction politique, à la restriction des droits individuels et collectifs, à l’utilisation des services secrets de renseignements et de la machine de répression de l’État impérialiste.

La réalité sociale contemporaine montre le besoin, pour la classe ouvrière, de lutter pour apporter une solution révolutionnaire au capitalisme. La classe ouvrière doit renforcer la résistance au capital financier international, aux gouvernements qui défendent les intérêts de classe de celui-ci, et à l’idéologie bourgeoise qui justifie les politiques et les actions du capital financier. Seulement une lutte guidée par une conscience de classe et anti-impérialiste claire peut affaiblir la position dominante du capital financier monopoliste au Canada et au niveau international, créer les conditions nécessaires pour renverser son pouvoir, et bâtir le socialisme.

Au cours de son expansion internationale, le capital transforme le rôle des États nationaux : en réduisant leur fonction économique régulatrice et en transférant celle-ci à des institutions telles que l’OMC, le FMI et la Banque mondiale. En même temps, le capital monopoliste maintient la fonction coercitive des États en tant qu’instruments vitaux de défense de ses intérêts et de répression des formes d’opposition. La lutte pour des réformes démocratiques et anti-monopolistes majeures et, finalement, pour le pouvoir politique de la classe ouvrière est un combat qui se mène d’abord et avant tout au niveau de l’État national, dans chaque pays.

Mais, et en raison du caractère mondial du capitalisme contemporain, la résistance démocratique et de classe au niveau du pays ne suffit plus à elle seule. Les luttes menées dans chaque pays doivent être associées et coordonnées davantage aux autres luttes régionales et mondiales. Il est nécessaire, de toute urgence, de réunir la classe ouvrière et les forces démocratiques et progressistes en un front international démocratique et anti-impérialiste, afin d’affronter le pouvoir déchaîné du capital. Un tel front ou alliance pourrait être bâti à partir d’un programme en vue d’une véritable internationalisation basée sur les principes suivants: paix, non-agression et désarmement mondial ; souveraineté de tous les États, de l’égalité et des droits de toutes les nations, petites ou grandes; coexistence pacifique des différents systèmes sociaux; application de la Déclaration universelle des droits de l’homme; commerce juste et équilibré associé à une coopération économique; respect et promotion de la diversité culturelle; et protection de l’environnement mondial.

Le mouvement communiste international peut et doit jouer un rôle central dans la construction d’un large front de lutte anti-impérialiste au niveau international. Il est, par conséquent, d’une importance décisive d’accroître la coopération, la cohésion politique et l’unité d’action entre les différents partis communistes et ouvriers.

Les récents revers subis par le socialisme n’ont pas modifié l’orientation de l’histoire de notre époque. La phase actuelle de reflux de la classe ouvrière et du mouvement révolutionnaire est temporaire. La conscience anti-impérialiste et le militantisme se développent, et une nouvelle phase de luttes se prépare. Au cours du XXIe siècle, les forces révolutionnaires pourront se regrouper, bloquer l’offensive du capital international et lancer une contre-attaque décisive afin de protéger l’humanité, la paix mondiale et l’environnement. Il n’y a pas d’autre choix.

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