Cette année, les travailleur-euses du monde entier ont subi un triple choc : une attaque massive contre leurs emplois, leurs salaires et leur niveau de vie ; une incitation incessante à la guerre et à la réaction ; puis l’annonce par les Nations unies que le monde a atteint le point de bascule vers une catastrophe climatique irrévocable si les gouvernements et les entreprises ne prennent pas de mesures immédiates.
Aujourd’hui plus que jamais, il est temps pour les travailleur-euses et les salarié-es d’agir!
Et les travailleur-euses réagissent. En France, la lutte pour empêcher le gouvernement Macron de relever l’âge de la retraite mobilise les syndicats et les travailleur-euses de tout le pays dans des mobilisations, des manifestations, des occupations et des grèves générales politiques qui ont paralysé le pays dans le but de faire échouer le projet de loi sur les retraites et de faire tomber le gouvernement.
En Grande-Bretagne, 500 000 travailleur-euses ont débrayé dans le cadre de la plus grande action de grève coordonnée contre la baisse de salaires et du niveau de vie depuis 40 ans. Les médecins et les infirmières britanniques se sont mis en grève pour protester contre le sous-financement et la privatisation du système de santé publique.
En Grèce et en Turquie, les grèves contre la cupidité des entreprises et l’appauvrissement de millions de travailleur-euses – dont beaucoup ont été victimes des tremblements de terre en Turquie – se multiplient. À la suite du tragique accident ferroviaire de Tempe, les travailleur-euses grecs ont organisé une grève générale en mars pour dénoncer la privatisation des chemins de fer.
En Allemagne, des grèves impliquant plus de 2 millions de travailleurs et des protestations contre les baisses de salaires causées par une inflation de 9,3 % ont été accompagnées de manifestations de masse contre l’OTAN et contre l’envoi d’armes dans la guerre en Ukraine. Les manifestations contre l’OTAN et la guerre en France, en Grèce et dans d’autres pays européens, menées par les syndicats et leurs alliés, ont été complètement occultées par les médias canadiens, y compris par Radio-Canada.
Les grèves et les manifestations massives contre la réduction des salaires réels et du niveau de vie, les profits énormes des entreprises et l’escalade de la guerre en Ukraine ne se limitent pas aux mouvements syndicaux et populaires d’Europe. En Amérique latine, les grèves et les manifestations font également rage contre la baisse des salaires, les suppressions d’emplois et les gouvernements de droite. En Inde, les grèves et les manifestations se poursuivent contre l’attaque du BJP contre les salaires des travailleur-euses et son soutien à la violence communautariste. Aux États-Unis, les manifestations se poursuivent contre les atteintes aux droits reproductifs des femmes et contre les violences policières et les meurtres de Noirs et d’Autochtones, tandis que les grèves des travailleur-euses de la santé et des professeurs continuent de s’intensifier.
Partout dans le monde, les travailleur-euses et leurs syndicats se battent contre certaines des plus grandes entreprises du monde, contre des gouvernements réactionnaires et des mouvements d’extrême droite.
À Cuba, le gouvernement et le peuple luttent contre une politique d’étranglement économique qui leur est imposée par le blocus économique états-unien (vieux de 60 ans) et contre les sanctions imposées par Trump et Biden. Ils ont besoin du soutien des mouvements syndicaux et populaires au Canada et dans le monde entier. Trop c’est trop ! Les dirigeants syndicaux cubains seront les invités du congrès du CTC en mai. C’est le moment de montrer notre solidarité envers Cuba, mais aussi envers les peuples palestinien, soudanais, vénézuélien et à tous ceux et celles qui luttent pour la paix, la souveraineté, la démocratie et le socialisme à travers le monde.
De même, les travailleur-euses d’ici ont besoin de la solidarité et du soutien des travailleur-euses qui luttent dans le monde entier. Avec les accords de libre-échange et les sociétés transnationales, la lutte des travailleur-euses doit également être internationale, mais sur la base d’une lutte résolument de classe – sans la corruption récemment révélée au sein de la CSI et de certaines sections du mouvement syndical ici au Canada. Un attaque contre un est une attaque contre tous.
Bâtir une coalition populaire
Au Canada aussi, les travailleur-euses sont en lutte. L’AFPC, qui représente 255 000 travailleuses et travailleurs, a prépare depuis plusieurs mois une grève générale après deux années infructueuses à la table de négociation. Comme l’a déclaré à la mi-avril son président, Chris Aylward, avec cet accord, le gouvernement fédéral établit un modèle pour tous les travailleur-euses des secteurs public et privé du Canada.
Au Québec, plus de 400 000 travailleur-euses du secteur public négocient ensemble dans le cadre d’un Front commun des quatre principales centrales syndicales contre le gouvernement de laCAQ, ouvertement anti-syndical et réactionnaire. Leur principale revendication est une augmentation significative des salaires afin de combler un écart de près de 12 % par rapport au secteur privé. Legault et son gouvernement sont déterminés à appauvrir les salarié-es du secteur public. Ils tentent de miner l’unité du Front commun et d’isoler les syndicats de la classe ouvrière. Le militantisme syndical et l’unité avec les mouvements populaires seront essentiels pour faire échec à cette attaque contre les travailleurs et les services publics.
Les infirmières, les employé-es de la santé, les enseignant-es, et bien d’autres personnes des secteurs public et privé du Canada se battent contre la privatisation de l’assurance-maladie et de l’éducation, pour des services publics et des programmes sociaux solides, pour des augmentations de salaire assorties de clauses d’indexation sur le coût de la vie et pour l’amélioration des conditions de travail.
Ces revendications sont soutenues par des millions de travailleur-euses et par les masses populaires en général qui ont besoin d’une large coalition pour organiser des actions de masse et faire pression sur ce gouvernement minoritaire afin qu’il agisse pour réduire les prix des aliments, du carburant et des loyers, réduire les taux d’intérêt, augmenter les salaires, inverser la privatisation, créer des emplois, étendre l’assurance-emploi, taxer les profits des entreprises et limiter le pouvoir des entreprises.
Contre la guerre et la réaction
L’extrême droite, représentée au Parlement par Pierre Poilièvre et les conservateurs, a pour objectif de faire reculer tous les conquis sociaux des huit dernières décennies et d’imposer un nouveau maccarthysme au Canada. C’est dans cette optique que s’inscrit la campagne actuelle contre la Chine et les Canadien-nes d’origine chinoise. Elle est liée au militarisme et à la guerre voulue par les libéraux, les conservateurs et, honteusement le NPD et les Verts. Elle menace le Canada et tous ceux qui se soucient de la paix et de la prévention d’une guerre nucléaire.
Unité, unité et encore unité! Tel est le mot d’ordre capable de vaincre cette tendance à la guerre et à la réaction, puis obtenir des gains réels pour les travailleurs. À plus long terme, la solution demeure le socialisme, où les travailleur-euses sont aux commandes et où l’exploitation, l’oppression et la guerre seront relégués aux oubliettes de l’Histoire.
Ce n’est plus le temps de se résigner! C’est le temps de se lever : la classe ouvrière a une planète à sauver et un monde à gagner!
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada