Alors que nous sommes en train de nous organiser pour célébrer et construire les luttes de la classe ouvrière à travers le monde en ce premier mai, les ennemis de la paix sont occupés à s’organiser pour la guerre.
La liste des pays attaqués ou confrontés à des menaces de plus en plus belliqueuses de la part des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN est en augmentation. La dernière année a été marquée par une progression des sanctions et des tentatives de déstabilisation contre la révolution bolivarienne au Venezuela, alors que les États-Unis et le Canada ont soutenu le coup d’État institutionnel (soft coup) en cours au Brésil ainsi qu’une élection volée par l’élite au Honduras.
Au Moyen-Orient, l’apartheid israélien a intensifié ses crimes de guerre contre le peuple palestinien, en particulier à Gaza où des dizaines de manifestant-e-s non armés ont été assassinés par des tireurs d’élite au cours des dernières semaines. Les récentes frappes de missiles illégales contre la Syrie par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni visent à prolonger et à approfondir la sale guerre contre la Syrie qui a déjà coûté la vie à plus de 500 000 personnes. L’Iran est confronté à des menaces de plus en plus graves lancées contre lui par l’administration Trump qui fourmille de bellicistes qui ont une longue histoire d’acharnement contre ce pays.
Le peuple coréen, après plus de soixante ans de guerre, d’occupation et de division, a été confronté à de nouvelles attaques durant la dernière année, notamment la menace d’un anéantissement total par la plus grande puissance nucléaire du monde, les États-Unis.
Le gouvernement Trudeau est allé encore plus loin dans la militarisation de l’ère Harper et dans la volonté de mener le Canada à la guerre. Dans presque tous les conflits à travers le monde, le gouvernement canadien se joint aux agressions des États-Unis et de l’OTAN. Cela est évident en constatant l’augmentation des déploiements de troupes canadiennes, comme en Ukraine, en Irak et en Lettonie. Plus récemment, des troupes canadiennes ont été envoyées au Mali pour aider les efforts impérialistes de la France en Afrique de l’Ouest.
La propagande de guerre des politiciennes, des politiciens et des grands médias bourgeois n’a de cesse. Les histoires d’horreur de la guerre froide ont été ressuscitées alors que les bellicistes essaient de répandre la peur et la division pour justifier leurs agressions. Un mouvement anti-guerre large et massif doit réduire au silence les tambours de guerre avant qu’il ne soit trop tard.
L’annonce de l’an dernier à l’effet que le gouvernement Trudeau entend augmenter de 70% les dépenses militaires au cours des dix prochaines années montre que le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour intensifier la guerre impérialiste et l’exploitation. La lutte pour une politique étrangère indépendante de paix et de désarmement est essentielle.
Le pillage incontrôlé de l’environnement fait en sorte que les effets des changements climatiques commencent à se faire sentir partout dans le monde. Les ouragans, les inondations, les sécheresses et les incendies ont affecté des millions de personnes. Pendant ce temps, le gouvernement fédéral se range avec force derrière la volonté des monopoles du pétrole et du gaz, occasionnant une dégradation accrue de l’environnement et la violation flagrante de la souveraineté des peuples autochtones du Canada. Cela se répète encore une fois avec l’insistance présente du gouvernement fédéral pour construire le pipeline Kinder Morgan en Colombie-Britannique, malgré une opposition massive et toujours malgré les droits des peuples autochtones.
La poursuite de la crise économique a également entraîné un approfondissement de l’exploitation capitaliste. Leurs profits proviennent de la pauvreté croissante. L’année dernière, tandis que l’économie mondiale créait un nombre record de milliardaires, les inégalités à travers le monde atteignaient des sommets. On a annoncé aussi que l’année dernière, les 8 personnes les plus riches possédaient autant de richesse que 50% de la population mondiale. Cette année, les 2 000 milliardaires du monde ont vu leur richesse augmenter de 762 milliards de dollars, ce qui est assez pour mettre fin à l’extrême pauvreté sept fois.
Pourtant, cela ne suffit pas à la classe capitaliste. La cupidité des compagnies en quête de plus d’exploitation au Canada les amènent à combattre bec et ongles l’augmentation du salaire minimum, à éventrer et dévaliser les fonds de pensions des travailleuses et des travailleurs, et à poursuivre leur programme de privatisation et d’austérité. Les signes du dénuement et de la souffrance peuvent être constatés partout, notamment l’itinérance causée par la crise du logement, l’augmentation du nombre de morts victimes de l’usage des opioïdes et l’augmentation du nombre des suicides parmi les jeunes Autochtones dans les réserves.
Le gouvernement Trudeau a été élu en partie à cause de son discours sur la lutte contre les inégalités croissantes, mais après-coup, il n’y a pas eu de «véritable changement» qui aurait entraîné un quelconque renversement du pouvoir des compagnies. Les négociations de l’ALENA en sont une bonne indication. L’ALENA 2.0 sera une autre catastrophe pour les travailleuses et les travailleurs. Avec les droits supplémentaires qui leur seront accordés, cela va signifier une étendue encore plus grande du pouvoir des compagnies sur l’Amérique du Nord, qui leur permettra de causer plus de ravages à l’encontre des emplois canadiens, contre l’industrie manufacturière, le système de gestion de l’offre en agriculture, le régime de santé public universel et contre les droits syndicaux et démocratiques. Il faut se battre pour une politique commerciale alternative favorisant la souveraineté et l’indépendance. Le Canada a besoin d’une politique commerciale internationale fondée sur un système de commerce équitable, multilatéral et mutuellement avantageux avec les pays du monde entier.
Au fur et à mesure que la colère augmente à cause du déclin du niveau de vie, la classe capitaliste devient de plus en plus violente et répressive. Les sections les plus réactionnaires des classes capitalistes à travers le monde se renforcent et cherchent à blâmer les musulman-e-s, les femmes, les peuples autochtones, les personnes noires et racisées, les personnes queers et transsexuelles. La montée des organisations et de leur idéologie d’extrême-droite et fasciste tant au Canada que partout dans le monde vise à faire reculer les gains durement gagnés par les travailleuses, les travailleurs et les opprimé-e-s et à sauvegarder le système capitaliste.
Les gouvernements d’extrême-droite ont fait des gains importants en Europe (Pologne, Italie, Hongrie, Ukraine) et aux États-Unis avec l’administration Trump. Au Canada, l’extrême-droite cherche à étendre son pouvoir à travers ses relations étroites avec le Parti conservateur, comme en témoignent les liens d’Andrew Scheer avec Rebel Media et la relation de Doug Ford avec les groupes anti-choix et d’extrême-droite de l’Ontario.
Une action de masse des travailleuses et des travailleurs est nécessaire pour isoler et pour faire reculer les forces d’extrême-droite et fascistes. De larges alliances luttant pour la démocratie et l’égalité des droits doivent se former en opposition à l’organisation et la propagande raciste, suprémaciste et fasciste. Les mobilisations massives de l’année dernière à la suite des attaques des suprémacistes blancs à Charlottesville démontrent que c’est possible.
La poussée vers la guerre, le racisme, le chaos climatique, la pauvreté et la précarité est loin d’être inéluctable. La riposte du mouvement #MeToo, la marche des femmes, la lutte des communautés autochtones contre le pipeline de Trans-Mountain et les grèves massives des enseignantes et des enseignants dans le sud des États-Unis ne sont que quelques-unes des luttes actuelles qui montrent la voie.
Les travailleuses et les travailleurs canadiens peuvent montrer leur solidarité, soutenir et épauler activement les luttes ouvrières partout contre les forces qui mènent le monde au bord de la falaise.
Au Canada, le mouvement ouvrier et ses alliés doivent s’unir et se battre en faveur d’un programme populaire pour le Canada, en organisant des actions de masse pour les revendications qui peuvent faire reculer le pouvoir des compagnies et le danger de guerre.
Le 1er mai, le Parti communiste du Canada se bat pour:
• Un commerce équitable, contre l’ALENA – un commerce multilatéral avec tous les pays et qui profite à toutes les parties, et comprend des crédits à long terme pour les pays en voie de développement et les pays socialistes;
• Une politique étrangère de paix et de désarmement – Sortir de l’OTAN et du NORAD, réduire les dépenses militaires de 75%, ramener les troupes canadiennes engagées dans des guerres à l’étranger;
• Lutter contre les changements climatiques – nationaliser les ressources naturelles et énergétiques; fermer les sables bitumineux et garantir des emplois dans le développement public de nouvelles sources d’énergie telles que l’énergie solaire, éolienne, thermique et renouvelable;
• Créer des emplois – investir dans un programme national de logement afin de construire des logements sociaux abordables au Canada; investir dans la fabrication à valeur ajoutée, y compris une voiture canadienne et un service de transport en commun rapide urbain et interurbain; l’industrie de l’outillage agricole; l’industrie de la machine-outil; la construction navale; élargir les programmes sociaux;
• Augmenter les salaires et les revenus – augmenter le salaire minimum à 20 $; augmenter substantiellement les pensions et réduire l’âge de la retraite et de la sécurité de la vieillesse à 60 ans; introduire un revenu annuel garanti au niveau d’un salaire décent; augmenter l’assurance-emploi à 90% des gains antérieurs et étendre la couverture à toutes les personnes qui cherchent un emploi, y compris celles cherchant un emploi à temps partiel et celles qui cherchent un premier emploi. Adopter la rémunération universelle et l’équité en matière d’emploi; abroger la Loi sur les travailleuses et les travailleurs étrangers temporaires;
• Élargir l’immigration, l’acceptation et le ré-établissement des personnes réfugiées; abroger l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis;
• Élargir les programmes sociaux universels et l’assurance-maladie, et introduire un système de services publics de garde d’enfants universels, accessibles, abordables et de qualité;
• Éliminer les frais de scolarité et rendre l’éducation postsecondaire accessible à toutes et tous;
• Protéger et développer les droits civils, sociaux, syndicaux et démocratiques. Promulguer une Déclaration des droits pour le travail, y compris les droits de grève, d’organisation et de piquetage. Appliquer et promulguer des lois anti-haine.
Travailleuses et travailleurs du monde, unissez-vous!
Cette année marque le 200e anniversaire de la naissance du révolutionnaire Karl Marx. Les écrits fondateurs de Marx ont mis en lumière la nécessité de renverser le système capitaliste et d’instaurer le socialisme pour mettre fin à l’exploitation, à l’oppression et émanciper toute l’humanité. Les travailleuses et les travailleurs prendront le contrôle de leur propre destin et établiront le pouvoir politique de la classe ouvrière afin de changer le monde. Un autre monde est possible et en ce 1er mai, la lutte pour le gagner continue.