Le 8 mars 2022 marque deux ans depuis le début d’une pandémie et d’une crise économique qui ont fait perdre du terrain aux femmes dans la lutte pour l’égalité sociale. Au Canada, elles ont perdu leur emploi à un rythme plus élevé que les hommes, ont vu leurs heures de travail réduites, connu des pertes de salaires induisant ainsi la réduction de leurs pensions de retraite potentielles. La fermeture des services de garde et des écoles pour leurs enfants les ont forcées à assumer ces responsabilités en plus de leur travail – si elles travaillent encore.
Beaucoup ont été des travailleuses de première ligne dans le système de santé, les services et dans les magasins et les entreprises jugés essentiels pour le reste d’entre nous. Elles n’ont eu en retour que des éloges vides de substance.
Alors que la pandémie a entraîné une augmentation du travail à domicile, les femmes ont dû transformer leur maison en lieu de travail, augmentant le coût des factures à payer sans compensation de la part des employeurs. Pendant cet isolement, de nombreuses femmes et enfants ont été davantage exposés à la violence ou aux abus de la part de leur conjoint ou de leur famille, avec un accès fortement réduit au soutien de leurs amis, proches et des services d’aide. Les femmes ont assumé une grande partie du fardeau de la pandémie dans une situation déjà profondément inégalitaire. Les femmes sont déjà sous-payées sur le lieu de travail, elles travaillent dans les catégories d’emploi les moins bien rémunérées et elles constituent la majeure partie de la main- d’œuvre à temps partiel où elles travaillent souvent sans protection syndicale, sans congés de maladie payés, sans congés pour responsabilités familiales et sans services de garderies. Les primes pour les commis d’épicerie ont été annulées après seulement quelques mois. Les systèmes de soins de santé et celles qui y travaillent continuent d’être sous-financés après des années de coupes qui ont privé le système de sa capacité à faire face à la pandémie.
Au Canada, les femmes ont affronté la pandémie et une crise économique que la pandémie a aggravée et intensifiée. Dans d’autres parties du monde, les femmes ont été confrontées au manque de vaccins disponibles pour endiguer la COVID. Elles ont été confrontées au manque d’accès aux soins médicaux. Elles ont lutté contre des gouvernements de droite qui ont abandonné leur responsabilité devant le service public de santé en niant la pandémie elle-même et en rejetant les vaccins, refusant même de les considérer comme une solution. Les femmes ont eu du mal à nourrir et assurer des toits à leurs enfants. Elles ont lutté contre la pandémie alors que des bombes tombaient sur elles et leur famille, alors que des drones les terrorisaient du ciel.
Les femmes dans ces régions du monde qui s’efforcent de briser l’emprise de l’impérialisme états-unien ont essuyé la fureur des barbares déchaînés : Cuba lutte sous des sanctions accrues ; les trésoreries nationales de l’Afghanistan et du Venezuela sont volées par les États-Unis, le pays le plus riche du monde.
Les femmes du monde entier vivent sous la menace croissante de la guerre alors que les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN et de l’UE continuent de cibler toute économie qui n’est pas sous leur emprise. Les États-Unis accusent la Chine, la Russie, l’Iran et d’autres de menacer un « ordre fondé sur des règles », mais la seule règle qui a été menacée est la domination des entreprises américaines sur les économies des autres pays.
Partout dans le monde, les femmes ont été confrontées à une dégradation accrue de l’environnement et aux effets du changement climatique, perdant leurs sources de nourriture à cause de la sécheresse, leurs maisons à cause des ouragans et des tornades, et leur vie dans les inondations et les incendies.
Pourtant, alors que les femmes et les travailleur-euses du monde entier ont souffert, les riches sont devenus immensément plus riches. Pendant la pandémie, alors que les salarié-es perdaient leur emploi et que les soins de santé connaissaient la crise, la richesse des milliardaires états-uniens a augmenté de 1,3 billion de dollars. L’année dernière au Canada, 2,9 milliards de dollars ont été amassés par seulement 15 dirigeants d’entreprise en vendant leurs actions seulement.
Clairement, le système ne fonctionne pas. La preuve est exposée à la vue de toutes et tous : une répartition inégale de la richesse, l’itinérance et une crise du logement qui s’aggrave, le racisme, le sexisme, l’islamophobie, l’homophobie et la transphobie ; les violences policières, le militarisme, l’agression impérialiste et la guerre ; des systèmes de santé au bord de l’effondrement ; une agriculture détruite par la monoculture, les pressions des multinationales semencières et des producteurs de pesticides ; et la crise climatique et la destruction de l’environnement causées par des entreprises qui placent les profits au- dessus de tout, même de l’environnement lui-même.
Tout au long de la pandémie et de la crise économique matrice, les femmes et les travailleuses ont riposté. Elles se sont organisées et ont exigé de meilleurs salaires et des congés de maladie payés. Elles ont défendu le droit aux soins de santé en réclamant leur financement approprié. Elles ont manifesté pour la défense d’un monde meilleur pour elles-mêmes et pour les générations futures.
En 2022, les femmes du Canada et du monde continueront de lutter pour un meilleur salaire, pour les droits syndicaux, pour des congés de maladie payés, pour l’expansion des soins de santé publics, pour le logement pour tous-tes et pour une réforme de l’assurance-emploi qui offre de meilleures prestations à toutes les chômeuses et chômeurs. Le Parti communiste continuera à soutenir leurs luttes.
Les femmes continuent de faire les frais de l’iniquité salariale, recevant un salaire horaire moyen qui ne représente que 89 % de celui des hommes et un revenu annuel moyen qui n’est que de 71 %. Ces chiffres sont encore pires pour les femmes autochtones, immigrantes, racisées et trans. Cet écart de rémunération représente 148 milliards de dollars de perte de salaire pour les femmes chaque année. Elles continueront de lutter pour le plein salaire et l’équité en matière d’emploi, la fin de la discrimination fondée sur le genre et à toutes les formes de discrimination. Le Parti communiste continuera à soutenir leurs luttes.
Les femmes en 2022 ont encore besoin de services de garde publics et de qualité. Dans de nombreuses régions du Canada, la possibilité que ceux-ci puissent être assumés par le privé est bien accueillie par les gouvernements qui y voient une occasion de donner de l’argent à leurs partenaires d’affaires. Ces mêmes gouvernements ont utilisé l’augmentation du financement des soins de longue durée comme une occasiond e donner de l’argent à des sociétés privées dont les opérations ont été révélées pendant la pandémie comme inadéquates et axées sur le profit au détriment des soins aux patients. Nous disons NON à la mosaïque de systèmes de garderies qui ne répondent pas aux besoins mais offrent plutôt une panoplie d’options privées et publiques. Les femmes continueront de s’unir et de se battre pour des services de garde universels et publics, gratuits, accessibles à toutes celles et ceux qui en ont besoin. Le Parti communiste continuera à soutenir leur lutte.
En 2022, les femmes autochtones continueront de lutter contre les politiques colonialistes et génocidaires en cours. Elles continueront de défendre leurs terres. Elles continueront à lutter contre la violence, les meurtres et la disparition de leurs mères, sœurs et filles. Elles continueront à lutter pour la protection de leurs enfants contre la poursuite de la « politique d’enlèvements » imposée par les systèmes de protection de l’enfance. Le Parti communiste continuera à soutenir leurs luttes. Les femmes continueront à travailler pour mettre fin à la violence sexiste, qui a augmenté pendant la pandémie. Elles continueront d’exiger un financement accru et adéquat pour les centres de crise et les maisons de transition pour femmes, y compris des services consacrés aux personnes trans et non-binaires. Le Parti communiste continuera à soutenir leurs luttes.
Les femmes au Canada continueront de lutter pour la paix, s’opposant à la participation du Canada à des opérations militaires étrangères sans rapport avec la défense du Canada. Les Canadiennes sont solidaires des femmes de Cuba, de la Palestine, du Venezuela et de tous les pays soumis aux invasions militaires, aux sanctions et au blocus. Le Parti communiste continuera à soutenir tous les efforts visant à unir les forces pour la paix.
Les femmes au Canada en 2022 continueront de se battre, de reprendre ce qui leur a été pris et de gagner ce dont elles ont besoin et ce qu’elles méritent. Le Parti communiste continuera à soutenir et à faire partie de leur combat.
C’est ainsi que le Parti communiste du Canada rend hommage à celles et ceux qui ont lutté et continuent de lutter pour la pleine égalité des femmes. À l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes 2022, le Parti communiste s’engage une fois de plus dans cette lutte pour les droits des travailleuses au Canada et dans le monde.
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada