Ce 28 avril 2022, comme chaque année depuis près de 20 ans, les mouvements syndicaux et ouvriers marquent la journée mondiale de la santé et sécurité au travail. À cette occasion, le Parti Communiste du Québec (PCQ-PCC) souligne l’importance de cette date et du combat ouvrier pour un milieu de travail sain et digne.
Comme nous l’avions justement prédit bien avant sa mise en application, la « Loi 59 » n’était ni amendable ni modifiable. Sous prétexte de « modernisation » des mécanismes de protection et de prévention de santé et sécurité au travail, le gouvernement Legault s’est assis sur le caractère technique et nébuleux des lois impliquées pour faire croire à une avancée alors qu’il s’agit d’un recul tout azimut.
Aucune des promesses en matière de prévention n’a été concrétisée, rendant nos milieux de travail toujours plus dangereux.
À aucun moment MM. Legault et Boulet n’ont eu à coeur la santé et la sécurité des travailleur-euses. L’idée derrière leur « modernisation » avait plutôt pour but de pondre une réforme réduisant au minimum la responsabilité patronale et surtout générer des économies de plusieurs milliards de dollars pour la patronat sur le dos des travailleurs et des travailleuses malades. Il n’est pas surprenant que la CNESST se vente actuellement d’avoir pour les employeurs le taux de cotisation le plus bas depuis la mise en place du régime actuel en 1985.
Pour l’ensemble de l’année 2022, le nombre de décès au travail a atteint un record de 216 personnes (contre 207 en 2021). Quant aux lésions professionnelles reconnues, celles-ci se sont élevées à 161 962, soit un bond de 54%. Certains secteurs sont particulièrement touchés, notamment celui de la construction. Mais l’augmentation la plus spectaculaire (135%) a lieu auprès des travailleur-euses migrants temporaires. Ces derniers sont souvent forcés d’ouvrer dans des contextes dangereux et pénibles, sans formation ni outils de protection adéquats.
De plus, la CNESST traite de plus en plus de dossiers pour des mineurs de moins de 16 ans.
Derrière ces statistiques, ce sont des vies humaines qui sont sacrifiées au pyrée de l’exploitation capitaliste. Chacune d’entre elles devraient suffire à rappeler à l’ensemble des travailleur-euses que la loi 59, appliquée le 6 avril dernier, a rendu nos lieux de travail encore plus dangereux.
C’est que la loi du profit est sans merci. Il nous incombe donc de rappeler que l’existence même d’un régime de santé et sécurité au travail depuis la fin des années 1970, si imparfait soit-il, n’est pas le résultat d’un cadeau du gouvernement, encore moins du patronat. Il reflète un rapport de forces bâti à travers des décennies de lutte grâce à la contribution de la communiste Dorothy Sauras et aux millions de travailleur-euses syndiqués et non syndiqués qui n’ont pas hésité à se sacrifier pour nous permettre de travailler dignement.
En cette journée de deuil, il ne suffit pas de se recueillir, mais surtout de se rappeler qu’il n’existe aucun acquis social, car le patronat ne désarme jamais. Il n’y a que des conquêtes sociales à défendre constamment, voire à étendre et ce, tant que le pouvoir d’une minorité parasitaire et exploiteuse ne sera pas remplacé par la prise du pouvoir politique par la classe ouvrière.