Le Parti communiste du Canada dénonce les attaques aériennes meurtrières et illégales dirigées contre la Syrie par les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne le 13 avril ainsi que l’appui dont elles ont bénéficié de la part du Premier Ministre Justin Trudeau. Nous demandons au Parlement de dénoncer ces attaques aériennes illégales selon le droit international, selon le droit des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Selon la Charte des Nations unies, à laquelle ces pays sont censés adhérer, ces attaques représentent des crimes de guerre.
Les attaques se sont déroulées un jour avant que l’Organisation des Nations Unies pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) ne se rende à Douma, en Syrie, afin d’examiner le site où, selon les allégations des États-Unis et de leurs alliés, des armes chimiques auraient été utilisées contre des civils syriens. L’OIAC se rendait en Syrie le 14 avril malgré les objections du gouvernement des États-Unis qui avait préalablement opposé son veto à une motion de la Russie à l’effet d’envoyer l’OIAC afin d’enquêter pour savoir si des armes chimiques avaient été employées ou pas. À la suite du véto américain, le gouvernement syrien a invité l’OIAC qui était d’accord, à mener l’enquête malgré tout. L’OIAC est arrivée en Syrie le 14 avril pour faire l’enquête malgré les attaques aériennes survenues quelques heures plus tôt.
Contrairement aux allégations des États-Unis, il n’existe aucune preuve que des armes chimiques auraient été utilisées ou trouvées à Douma. Des officiers de l’État-Major états-unien, incluant le secrétaire à la Défense James Mattis, ont admis le 12 avril –une journée avant les frappes aériennes,- qu’il n’existe aucune preuve corroborant l’existence d’une attaque à l’arme chimique à Douma. Néanmoins, le Président Trump, après avoir « tweeté» ses plans de guerre au monde entier, a asséné la Syrie de frappes aériennes avec l’appui de la Première Ministre britannique Theresa May et du Président français Emmanuel Macron sans l’appui de leur parlements ou gouvernements respectifs.
Ces attaques nous rappellent celles de l’an dernier, également basées sur des informations fallacieuses et vendues au public sous le prétexte de la « responsabilité de protéger » des États-Unis et de l’Union européenne. En fait, cette doctrine et ces déclarations de guerre protègent les profits faramineux des grandes entreprises et de l’industrie de l’armement. Cette doctrine guerrière est responsable de la mort de 2 millions de personnes alors qu’elle dévaste la région depuis 2001. L’appui du Gouvernement canadien à cette doctrine a fait du Canada un acteur dans les sales guerres d’agression des États-Unis et de l’OTAN à travers le monde, en plus d’imposer une hausse de 70% des dépenses militaires, plus d’argent consacré à l’OTAN, réduisant ainsi à néant la promesse de Trudeau de transformer la politique étrangère canadienne de guerrière en une de paix. Le Canada demeure pieds et poings liés à l’impérialisme É.U. et aux va-t-en-guerre de partout à travers le monde, toujours paré à la manœuvre quand il s’agit de renverser des gouvernements qu’il n’aime pas et de transgresser la Charte des Nations Unies qui établit que ce sont des crimes de guerre.
La fabulation aujourd’hui reconnue de tous autour des armes de destructions massives en Irak, prétexte à la guerre de 2003, s’est avérée être une totale fabrication du gouvernement états-unien. Dans le même ordre d’idées, les États-Unis ont déclaré que du gaz sarin avait été utilisé par le gouvernement syrien, ce qui s’est avéré être sans fondement, bien que les médias aient relayé la nouvelle comme s’il s’agissait d’une vérité de la Palice. Ce sont des mensonges créés de toute pièce par le gouvernement des États-Unis pour justifier leurs agressions et leurs guerres à travers le monde, ainsi que celles de l’OTAN.
Toutes les preuves tendent à soutenir le fait que les attaques aériennes contre la Syrie du 13 avril ont été dirigées afin de mettre la paix en péril et provoquer une escalade pouvant mener à un conflit conventionnel entre les États-Unis et la Russie, maintenant que le gouvernement syrien appuyé par la Russie a gagné la guerre et défait les forces rebelles soutenues par les États-Unis comme l’ÉI, le Front An-Nusra, l’Armée de l’Islam et autres extrémistes et terroristes opposés au gouvernement syrien de Bachar al-Assad. La vraie raison des attaques du 13 avril est le refus des États-Unis d’accepter la défaite militaire et une transition pacifique sur le point d’être négociée en accord avec le droit international, ce qui inclurait des négociations entre le gouvernement syrien, les États-Unis, la Russie et d’autres acteurs.
Ceci est indubitablement en lien avec l’accélération de la course vers la guerre dans les semaines précédant l’attaque du 13 avril soutenue par une campagne de désinformation relayée par les médias et dans les médias sociaux à travers les pays capitalistes, ce qui a engendré une immense confusion quant à la situation réelle en Syrie et de ceux qui sont responsables. Ce n’est pas la première fois que les Canadien.nes sont pris pour les dindons de la farce. C’est assez! Les attaques perpétrées par la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne n’ont rien à voir avec la protection du peuple syrien, mais tout à voir avec la quête de profits et le renversement de gouvernements qui refusent de se soumettre aux dictats de l’impérialisme américain.
Ces frappes aériennes ne menacent pas seulement la Syrie, mais la stabilité et la paix à travers le monde. Il s’agit de provocations délibérées par les États-Unis du gouvernement russe qui a indiqué qu’il répliquerait à toute frappe en visant le site de lancement. La décision anglo-franco-américaine de lancer ces missiles est la recette d’une guerre mondiale, pouvant impliquer des armes atomiques.
Nous appelons les mouvements pour la paix, ouvriers et démocratiques, ainsi que et tous les peuples épris de paix, d’exiger que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France mettent fin immédiatement à leur guerre d’agression et retirent leurs armes, leurs troupes et leurs navires de la région, de sorte que les négociations de paix en Syrie puissent avoir lieu. L’opposition publique de masse dans les rues est décisive pour arrêter l’escalade de guerre contre la Syrie.
Nous appelons les parlementaires canadiens à intervenir d’urgence en faveur de la paix et contre la guerre illégale et les crimes de guerre perpétrés par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France contre la Syrie. Le Canada ne doit pas se rendre complice de crimes de guerre et doit dénoncer l’agression américaine qui pourrait «détruire totalement» la Syrie et le Moyen-Orient, voire dégénérer en une confrontation mondiale impliquant la Russie et les États-Unis, au nom de la doctrine hypocrite de « responsabilité de protéger ».