Le parti communiste du Québec appuie la grève des travailleurs de la construction du secteur résidentiel initiée le 28 mai dernier. Nous nous solidarisons de leur refus d’une convention collective à rabais par rapport aux autres secteurs (commercial et institutionnel), lesquels ont obtenu des augmentations salariales de 22% sur quatre ans, soit d’ici 2029. Le secteur résidentiel quant à lui devrait s contenter de 18%.

Nous condamnons particulièrement l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) qui a refusé de soumettre au vote son entente et ce, à la barbe de la légalité selon l’article 44.1 de la loi R-20. Ce faisant, l’APCHQ, comme toute entreprise capitaliste, professe sa foi en faveur des actionnaires.

Comprenant qu’à peine 20% des travailleurs du secteur seraient touchés par ce conflit de travail, il ne fait aucun doute que leur rapport de force est limité. C’est d’autant plus le cas que le concept d’atelier fermé ne s’applique pas aux chantiers de construction. Ainsi, la grève ne s’applique pas automatiquement. Du reste, la porosité entre les différents secteurs font en sorte qu’une telle grève risque de n’avoir aucun impact auprès des entrepreneurs.

Communistes, nous ne pouvons que déplorer l’absence d’unité de la part des travailleurs lesquels auraient dû et pu se solidariser et faire grève ensemble pour empêcher cette disparité de traitement. À travail égal, salaire égal, disons-nous!

De même, nous nous attaquons à la réforme de la Loi R-20 qui n’a d’autre objectif que la paupérisation des travailleurs sous prétexte de flexibilisation.

Nous récusons pour autant le fait que le Code du travail ne s’applique pas aux travailleurs de la construction. La Loi R-20 en tant que telle ne sert que de boulet pour faire pression à la baisse sur les salaires du secteur privé à valeur ajoutée.

Nous appelons donc à ce que les droits syndicaux, à savoir la grève mandataire, les griefs, la présence de délégués syndicaux, etc. soient universalisés et appliqués dans le secteur de la construction.

Nous enjoignons enfin les syndicats du secteur à se sortir du corporatisme et de la verticalité. Une attaque contre un travailleur est une attaque contre l’ensemble de la classe ouvrière. L’heure n’est pas à la défense de la corporation du bâtiment, mais à la défense du travail; d’un travail décent pour tous.

Lutter pour nos intérêts propres et étriqués ne peut que faire les frais du patronat.