Le 5 janvier dernier, l’Assemblée Nationale du Vénézuéla a élu Luís Eduardo Parra, un député de l’opposition au gouvernement bolivarien, pour remplacer Juan Guaido, qui s’était proclamé président par intérim du pays un an plus tôt. L’opposition au régime du président légitime Nicolas Maduro se déchire ces derniers temps dans des querelles intestines et Guaido est accusé de corruption.
Guaido, qui a jusqu’à présent bénéficié de l’appui inconditionnel des États-Unis et du Canada, et de centaines de millions de dollars de financement, a refusé d’admettre cette démotion et s’est à nouveau proclamé président dans le cadre d’une réunion tenue en parallèle de l’Assemblée Nationale avec la minorité des députés qui le soutenaient toujours. Il a par la suite entrepris une tournée à travers le monde auprès des principales puissances impérialistes pour qu’elles confirment sa position de représentant en chef de leurs intérêts au Vénézuéla.
Guaido s’est arrêté à Madrid, Londres et Paris, ainsi qu’au forum de Davos où il a rencontré le premier ministre britannique, Boris Johnson, et le président français, Emmanuel Macron.
Guaido est arrivé à Ottawa, le 27 janvier, où il s’est entretenu avec le premier ministre Justin Trudeau et le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne sur les prochaines étapes à franchir en vue de renverser le président socialiste Maduro.
Le 4 février, le président Trump a affirmé devant le Congrès américain son soutien à Guaido, un de ses invités, contre le «dictateur socialiste» Nicolas Maduro.
C’est dans ce contexte que le Canada a convoqué le Groupe de Lima à Gatineau le 20 février 2020. C’est la troisième fois depuis sa création en 2017 que Canada est l’hôte de ce regroupement de pays réactionnaires voués au renversement du régime légitime au Vénézuéla.
Depuis maintenant plusieurs années, le gouvernement canadien s’efforce de jouer un rôle de premier plan dans les attaques dirigées contre peuple du Vénézuéla, notamment en lui imposant des sanctions économiques pour déstabiliser le pays. Bien entendu, cette politique illégale au vu du droit international n’a rien d’humanitaire, mais vise à défendre les intérêts financiers canadiens et à s’associer encore plus à la politique de Washington.
Mais le journaliste canadien Arnold August dans un article récent publié sur le site de Global Research (Lima Group Meets in Canada: Trudeau Consolidates His Position as Main Trump Ally) ajoute fort à propos que Trudeau utilise aussi le Vénézuéla pour obtenir une plus grande visibilité internationale afin d’obtenir un siège non- permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU pour 2021-2022.
L’obtention de ce siège par le Canada, allié inconditionnel des États-Unis, renforcerait la position de ces derniers et ce serait très néfaste pour l’humanité.