Malgré les discours des politicien-ne-s et des chefs d’entreprise à propos de la «réconciliation» et du «respect des droits autochtones», l’invasion du territoire traditionnel wet’suwet’en dans le centre- nord de la Colombie-Britannique par la Coastal GasLink (CGL) et la GRC se poursuit. À la suite de la récente ordonnance de la Cour suprême de Colombie-Britannique privilégiant les intérêts des pipelines et l’extraction des ressources, le Parti communiste du Canada exprime sa pleine solidarité avec les chefs héréditaires Wet’suwet’en et les autres défenseur-dresse-s des terres, et se prononce pour l’ex- pulsion de CGL de ce territoire traditionnel.
Le Canada est signataire de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui exige le «consentement libre, préalable et éclairé» des peuples autochtones avant tout projet de développement économique sur leurs territoires. Mais honteusement, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada continuent obstinément d’interpréter les obligations légales découlant de cette Déclaration de la façon la plus étroite possible.
Le comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale a averti que des projets tels que le pipeline CGL vers Kitimat, le barrage du site C et l’expansion du pipeline TransMountain pourraient causer «un préjudice irréparable aux droits, à la culture, aux terres, aux territoires et au mode de vie des peuples autochtones.» Le Comité des Nations Unies se dit troublé par le «harcèlement et l’intimidation» exercés par la GRC et alarmé par «l’escalade de menaces de violence».
Cette forte déclaration fait suite à de récentes révélations selon lesquelles la GRC était prête à utiliser une force létale meurtrière contre les défenseur-dresse-s pacifiques des terres. Le 7 janvier 2019, la GRC avait mis en application une injonction provisoire antérieure utilisant des agents lourdement armés pour arrêter 14 personnes à une barricade érigée par les Wet’suwet’en sur le chemin du service forestier Morice River, sur les territoires du clan Dark Horse près de Houston en Colombie-Britannique. Des documents judiciaires publiés par le journal britannique The Guardian ont rapporté que la GRC avait déployé des tireurs d’élite lors de cette descente et avait ordonné aux policiers : «Usez de violence autant que vous voulez contre la barricade».
L’avis d’expulsion Wet’suwet’en adressé à CGL indique que les gouvernements et les compagnies ne doivent pas être autorisés à passer le bulldozer sur les terres autochtones. Il s’agit d’une mesure totalement pacifique, prise pour protéger les terres wet’suwet’en pour les générations futures. Comme le notent les groupes environnementaux, le gazoduc CGL approvisionnerait l’usine de gaz naturel liquéfié de LNG-Canada (liquefied natural gas (LNG)) à Kitimat, augmentant les émissions de combustibles fossiles en Colombie-Britannique, à un moment où celles-ci doivent être réduites de façon spectaculaire pour éviter une tendance catastrophique de réchauffement climatique.
Le Parti communiste du Canada rejette également l’argument bidon selon lequel les projets de pipelines et de LNG ont été approuvés par un certain nombre de gouvernements élus des Premières nations. Le fait est que ces conseils de bande sont une pure création datant de l’époque coloniale de la Loi sur les Indiens de l’État canadien, et n’ont compétence que sur les terres des réserves attribuées aux Premières nations, et non pas sur les territoires traditionnels non cédés. Les actions des gouvernements et des sociétés canadiennes comme CGL constituent une violation flagrante des droits constitutionnels des peuples autochtones à l’autodétermination, et nous sommes pleinement solidaires des luttes pour défendre ces territoires. C’est pourquoi nous soutenons la demande: flics et compagnies, hors du territoire traditionnel Wet’suwet’en!
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada, 13 janvier 2020