Partout dans le monde, les femmes luttent pour l’égalité des droits, contre la guerre et pour la justice environnementale et climatique. En Inde, les femmes sont à l’avant-garde de manifestations massives contre le gouvernement réactionnaire et nationaliste hindou du Parti Bharatiya Janata de Narendra Modi. Au Chili, des femmes sont descendues dans les rues lors des manifestations contre les politiques d’austérité, et leur chant et leur danse de protestation contre la violence sexuelle ont fait le tour du monde. Cuba modernise son Code de la famille, principal cadre juridique de la vie et des relations familiales, et montre encore la voie vers l’égalité des sexes.
Les femmes autochtones au Canada et à travers le monde sont confrontées à une violence raciste brutale qui atteint des niveaux disproportionnés. Aujourd’hui, elles mènent la lutte pour défendre leurs territoires et leur culture contre l’extraction des ressources menée par les forces impérialistes et contre la dégradation de l’environnement.
Mais il y a aussi des mouvements d’extrême-droite et fascistes qui se développent et qui sont influents ou même détiennent le pouvoir dans un certain nombre de pays. La misogynie est au cœur de ces mouvements. Ceux-ci revendiquent des lois pour priver les femmes de droits reproductifs, pour affaiblir les politiques contre la violence sexuelle et pour faire reculer et nier les droits acquis par les LGBTQ2+. Ces mouvements exigent que les femmes soient confinées principalement à des rôles de procréation et de garde d’enfants.
Bien que le gouvernement fédéral libéral se déclare féministe, ses politiques et ses décisions au contraire perpétuent la violence envers les femmes et les territoires autochtones. Ces politiques approfondissent et élargissent les inégalités économiques liées au genre et à l’origine ethnique, et imposent l’austérité et la guerre tant au pays qu’à l’étranger. Ce programme capitaliste est incompatible avec les revendications en faveur de la paix, de l’égalité, de la démocratie et de la sécurité économique et sociale pour elles-mêmes et leurs familles, que portent les femmes de la classe ouvrière de toutes les communautés.
Au Canada, les femmes sont davantage susceptibles de vivre dans la pauvreté. En comparant le salaire horaire, les femmes ne gagnent en moyenne que 0,87 $ de chaque dollar gagné par les hommes. Les femmes racisées n’en gagnent quant à elles que 67 cents. Si l’on compare les revenus globaux, les femmes (qui se retrouvent de façon disproportionnée dans des emplois à temps partiel) ont des revenus annuels qui n’équivalent en moyenne qu’à 69% de celui des hommes. Le travail des femmes est souvent précaire et occasionnel, en particulier dans le secteur des services et le secteur académique. Les femmes sont confrontées au chômage, au sous-emploi et à des emplois sans rapport avec leur formation. De plus en plus, elles travaillent sans avantages sociaux et même sans accumuler de vacances. Les femmes immigrantes et réfugiées souvent ne connaissent pas leurs droits ou les avantages disponibles. Les femmes sont victimes de harcèlement sexuel (voire d’agression) au travail, à la maison et sur le campus. Il y a pénurie de services pour les femmes victimes de violence. Les femmes n’ont pas accès adéquatement aux soins de santé – en particulier aux services d’avortement dans de nombreuses régions rurales du Canada. L’islamophobie est souvent sexuée, comme le démontre la loi 21 au Québec lorsqu’on regarde quelles sont les personnes qui sont le plus affectées. Les femmes racisées, autochtones, trans, et les femmes handicapées sont affectées de façon disproportionnée par l’oppression que les femmes subissent.
Quelle est la voie à suivre pour les femmes au Canada?
Nous avons besoin de créer des coalitions de femmes issues de groupes et de mouvements tels que solidarité Wet’suwet’en, Idle No More, Black Lives Matter, des comités de femmes des syndicats, des personnes luttant pour des services de garde, du mouvement LGBTQ2+, des personnes handicapées, des mouvements étudiants et des militantes pro-choix. Nous devons nous mobiliser pour gagner un programme progressiste et anticapitaliste pour les femmes dans nos communautés et à travers notre pays.
Nous refusons d’attendre plus longtemps l’égalité. Nous devons nous unir et nous organiser!
Le Parti communiste du Canada exige DÈS MAINTENANT l’égalité complète entre les sexes:
· Rétablir le financement des programmes pour l’égalité des femmes.
· Combler l’écart salarial – légiférer pour une pleine équité en matière salariale et d’emploi.
· Garantir des services d’avortement et de droits reproductifs accessibles et financés par l’État dans chaque province et territoire.
· Créer un système de garderie public universel, accessible, abordable et de qualité, avec des normes pancanadiennes et des salaires syndiqués pour les travailleur-euse-s en garderie.
· Protéger le droit des femmes à des prestations de maternité de l’assurance-emploi; étendre les prestations parentales à 52 semaines.
· Mettre fin aux attaques contre les femmes trans et défendre leurs droits.
· Mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et fournir un financement adéquat aux centres de crise et aux maisons de transition. Abroger la loi C-36 de Harper, qui a effectivement criminalisé les travailleuses du sexe.
· Non à l’islamophobie! Mettre fin à l’intervention des États-Unis, du Canada et de l’OTAN au Moyen-Orient. Tolérance zéro à l’égard de la violence islamophobe et fondée sur le sexe et ouvrir les portes du Canada aux immigrant-e-s et aux réfugié-e-s. Abroger l’entente Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs. Abroger la loi C-31 et autres lois inconstitutionnelles et antidémocratiques sur la sécurité de l’État. Abroger la loi 21 du Québec.
· Abroger la loi sur les pratiques culturelles barbares.
· Non à l’austérité. Non à la guerre. Pour les besoins des gens – non à la cupidité des entreprises!
· Mettre en application intégralement les appels à la justice issus du rapport d’enquête sur les femmes et les filles autochtones assassinées et disparues.
· Être totalement solidaires avec les Wet’suwet’en et les autres Premières nations qui luttent pour bloquer les projets de pipelines. Exiger une politique énergétique populaire pour le Canada, fondée sur une véritable mise en œuvre des termes de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Exiger la propriété publique de l’industrie de l’énergie et la mise en œuvre de mesures drastiques pour réduire l’empreinte carbonique du Canada