Quatre ans après la tuerie de la Mosquée de Québec, le Parti communiste souligne que la lutte contre l’islamophobie, la xénophobie et le racisme systémique est toujours aussi pertinente et doit faire partie des priorités de tous les progressistes québécois, comme du mouvement syndical et des mouvements démocratiques et populaires.
Quatre ans après les meurtres commis par Alexandre Bissonnette, trop nombreux sont ceux et celles qui croient encore qu’il s’agit d’un acte isolé, fruit d’un individu sans contexte. Pourtant, au cours des dernières années, l’extrême droite fascisante s’est consolidée et représente une menace de plus en plus importante, au Québec comme ailleurs dans le monde.
À Toronto, la polémiste d’extrême-droite Faith Goldy a remporté la 3e place aux dernières municipales. En Nouvelle Zélande, un jeune inspiré entre autres par Bissonnette et Marine Le Pen a tenté une redite de Ste-Foy à Christchurch, tandis qu’aux États-Unis, des partisans de Trump se constituent en milices suprématistes blanches assez organisés pour prendre d’assaut le Capitole dans une tentative de coup d’État.
Plus près de nous, Legault, (qui refuse, malgré les évidences, de reconnaitre l’existence du racisme systémique) impose aux travailleur-euses du Québec la Loi 21 (adoptée sous bâillon), une loi véritablement islamophobe dans son esprit. Avant même sa présentation, différents commentaires de François Legault et d’autres membres de la CAQ avaient séduit des militant-es de groupes d’extrême-droite dont La Meute.
Ces groupes s’organisent de plus en plus et l’islamophobie trôle au centre de leur arsenal idéologique. Ils s’infiltrent dans différents secteurs de la société et, par le truchement de la presse à sensation, les quatre ans de présidence de Donald Trump au sud de la frontière aidant, leurs idées sont de plus en plus banalisées. Ne nous méprenons pas : les partisan-nes des théories conspirationnistes ne sont pas seulement des anti-masques. Ils sont, pour la plupart, déjà gagnés à l’islamophobie et au racisme, ou en voie de l’être.
Communistes, nous refusons de voir en l’attaque contre la Mosquée de Québec une action marginale. De la tuerie du Bataclan de Paris à celle de Christchurch, il s’agit du produit de l’offensive idéologique de la classe dirigeante. Par leur refus de reconnaitre l’extrême-droite pour ce qu’elle est, Conservateurs, Libéraux, Sociaux-Démocrates, voire Verts ont une importante part de responsabilité dans ces massacres. Par leur silence complice ou leur appui ouvert aux guerres impérialistes au Moyen-Orient et ailleurs, par leur refus de débattre de la sortie immédiate du Canada de l’OTAN, par leur refus de rapatrier les soldats canadiens détachés hors du pays ou de réduire le budget militaire, par leur incapacité à condamner dans les termes les plus fermes, mais les seuls qui soient justes, la politique étrangère des États-Unis et à s’en détacher, oui, ils ont un peu du sang des victimes du centre islamique de Québec sur les mains.
Que ce soit clair : le racisme profite à la classe dirigeante en divisant les travailleur-euses dans le but de miner toute solidarité de classe. Il justifie aussi au nom de la « civilisation » et de la lutte contre une « religion rétrograde et féodale », qu’on saccage, pille, viole, massacre et bombarde des pays comme l’Irak, la Libye ou la Syrie. C’est à travers des logiques similaires qu’on a déshumanisé les peuples autochtones pour justifier leur génocide, le vol de leurs terres et le pillage de leurs ressources. C’est à travers des logiques similaires qu’on a également déshumanisé les Africain-es et les personnes noires pour les réduire à une marchandise qu’on se procure. Ces logiques ont aussi justifié le colonialisme et ses crimes. Aujourd’hui, ces logiques sont encore à l’oeuvre et servent les intérêts mêmes de l’impérialisme dans sa quête de main d’oeuvre servile et bon marché, de routes et d’accès vers des matières premières et ressources naturelles à piller, vers des débouchés où écouler ses marchandises et garantir le plus grand profit des monopoles.
La lutte contre le racisme et l’islamophobie, c’est aussi une lutte pour la solidarité internationale et contre l’impérialisme.