Le Parti communiste du Canada considère le « convoi de la Liberté » comme l’expression publique de l’extrême-droite qui s’organise et s’affirme de plus en plus. Comme l’indiquent les liens manifestes entre les organisateurs du convoi et les réseaux d’extrême-droite, il ne s’agit pas d’une manifestation spontanée de la classe ouvrière. Au contraire, elle s’inscrit dans un phénomène global : celui de la montée et de la banalisation de l’extrême-droite à qui tous les micros sont ouverts, en particulier en temps de crise, comme dernier garde-fou de l’exploitation capitaliste.
Nous comprenons les frustrations qui émanent d’une partie grandissante de la population. Elles sont justifiées. Depuis le début de la pandémie, les gouvernements fédéral comme provinciaux se sont affairés à faire primer les intérêts des grandes entreprises sur la santé publique. Les décès que nous pleurons à cause de cette pandémie meurtrière sont victimes de décennies de privatisation de nos systèmes de santé publique. Les aides publiques d’urgence, que ce soit la subvention salariale d’urgence ou la PCU – PCRE n’ont pas tant servi à accroître le niveau de vie des travailleur-euses, mais plutôt à injecter de l’argent dans le système et ont, par conséquent, été surtout bénéfiques aux grandes entreprises, aux grands groupes de distribution, aux banques et institutions de crédit ainsi qu’aux spéculateurs immobiliers qui ont continué de s’enrichir sur l’exploitation des travailleur-euses. Tout aussi dangereusement, alors que les conditions de vie et de travail se détériorent pour la majorité laborieuse, le gouvernement et les partis à la solde des grandes entreprises s’accordent pour accroitre les dépenses militaires.
Or, ces questions, les porte-paroles autoproclamés des masses populaires refusent de les aborder. Ils y substituent un discours populiste et anti-scientifique afin de canaliser la colère des masses contre elles-mêmes en premier lieu, et vers des cibles inoffensives pour les profits capitalistes. Le racisme, la misogynie, la violence et les discours haineux sont monnaie courante dans ce convoi qui ne cherche qu’à diviser les travailleur-euses et inculquer l’idée selon laquelle l’ennemi n’est pas à chercher du côté du patronat, mais au sein des masses laborieuses elles-mêmes.
Ils ne prononcent pas un mot sur la question pourtant centrale du refinancement, de la défense et de l’expansion de nos services publics, particulièrement de notre système de santé publique; pas un mot sur l’augmentation des salaires, le contrôle des prix des biens de première nécessité, pas un mot non plus sur le fait que laisser le vaccin au privé nous prive de vaccins; pas un mot, enfin, sur les dépenses militaires et le danger de guerre pour garantir les profits des grandes entreprises. Loin de s’attaquer au système, ils en sont les plus fiers défenseurs.
Communistes, nous ne savons que trop bien les intérêts qui se cachent derrière cette manifestation. Nous ne connaissons que trop bien ce que signifie l’extrême-droite qui s’organise et tente de prendre racine dans les masses populaires. Nous savons également que nous ne pouvons compter sur les partis politiques représentés au parlement pour freiner la montée de l’extrême-droite. Tous cherchent à en tirer profit pour leurs intérêts strictement politiciens, à commencer par le Parti libéral pour qui la montée du Parti populaire et la division du vote conservateur sont une aubaine.
C’est pourquoi nous en appelons aux travailleur-euses les plus conscients, en particulier au mouvement syndical, mais aussi à toutes les forces progressistes et démocrates de faire barrage à ces réactionnaires en les démasquant, en s’organisant et en leur opposant un plan en faveur d’une issue réellement populaire à la crise que nous traversons incluant :
• Un salaire minimum à 23$ l’heure et une augmentation globale des salaires et des conditions de travail, incluant une retraite décente dès 60 ans, la création d’emplois stables dans l’industrie manufacturière à valeur ajoutée et l’expansion des droits syndicaux;
• Une réforme de l’assurance-chômage qui couvre l’ensemble des travailleur-euses, y compris les primo-demandeurs d’emploi, à hauteur de 90% du revenu et pour toute la durée de la période chômée;
• Le contrôle des prix des biens de première nécessité (essence, épicerie, loyers, etc.);
• Le refinancement massif des services publics en particulier la santé et l’éducation et la garantie du monopole public sur ceux-ci;
Comité exécutif central – Parti communiste du Canada