À l’occasion du 67e Congrès de la CSN, le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) souhaite aux délégué-es des discussions productives et fructueuses qui permettront de renforcer la CSN, le mouvement syndical et ouvrier dans son ensemble ainsi que de dynamiser la lutte des travailleur-euses en général dans un contexte d’attaques patronales autant vicieuses que violentes.
Sur le plan social et économique, le Congrès prend place alors que la classe ouvrière est frappée à la fois d’une inflation inégalée depuis des décennies et d’une hausse des taux d’intérêt qui rappelle la crise de 2008. C’est que la classe dirigeante cherche à nous faire payer une crise dont nous ne sommes pas responsables. Travailler pour des salaires de misère et s’endetter pour les profits des actionnaires : telle est la perspective que nous impose le patronat.
Politiquement, le gouvernement Legault cherche par tous les moyens de fossoyer les conquêtes sociales et démocratiques durement acquises par la classe ouvrière et ses syndicats depuis des décennies. On l’a vu avec le projet de loi 59. On le voit aujourd’hui avec la Loi 15 qui vise non seulement à centraliser le système de santé publique et à donner les pleins pouvoirs au gouvernement, mais surtout à miner la résistance des syndicats. Il a été dit explicitement que ces derniers sont un obstacle aux différentes réformes – lire ici, réformes patronales!
Avec la Loi 13, défendue par le ministre de l’Éducation, il s’agit carrément de court-circuiter le Conseil supérieur de l’éducation et de permettre au gouvernement d’avoir le plein contrôle sur les programmes enseignés et les professeurs. Après l’abolition des commissions scolaires et de leur caractère démocratique, le but est de s’assurer que professeurs et élèves soient directement subjugués aux volontés politiques et économiques au pouvoir faisant fi des intervenants locaux (syndicats, parents, etc.)
En construction, secteur où l’on estime une baisse de mise en chantiers de 21% cette année, Legault et sa suite espèrent nous faire avaler l’abandon pur et simple de la reconnaissance des qualifications. Son but est de faire pression à la baisse sur les salaires en permettant aux contracteurs de libéraliser l’emploi et mettre en compétition les ouvriers qualifiés avec les autres.
Plus globalement, le « nationalisme économique » de Legault a pour but de revenir à l’époque de Duplessis où le Québec ne sert que de pourvoyeur de matières premières pour servir l’impérialisme états-unien et ses alliés. Les premières victimes d’une telle vision étriquée de l’économie sont les travailleur-euses et les masses populaires, incluant les petits producteurs agricoles victimes des accords de libre-échange nullement remis en question par la CAQ.
Dans un tel contexte, la CSN et le mouvement syndical peuvent et doivent jouer un rôle fondamental. Ici comme ailleurs, les travailleur-euses sont en lutte contre les politiques du capital. On le voit en France avec la lutte contre la réforme des retraites qui ne faiblit pas. On le voit en Angleterre où, pour la première fois depuis sa création, le Royal College of Nurses débraie. Ici, les grèves pour de meilleurs salaires s’intensifient tandis que le Front commun permet à pratiquement un demi-million de salarié-es de lutter pour une indexation, un rattrapage et un enrichissement de la classe ouvrière.
Cette confrontation va bien au-delà des simples membres syndicaux : il s’agit d’une demande capable non seulement de servir la classe ouvrière dans son ensemble, mais surtout d’une confrontation potentiellement politique contre le gouvernement Legault.
En ce sens, nous appelons à l’unité la plus ferme, mais surtout à la combattivité du Front commun dans un but de lutte politique contre un des gouvernements les plus pro-patronal depuis l’époque du « déficit zéro ».