Le Parti communiste du Québec exprime son entière solidarité envers les débardeurs du Port de Montréal qui devraient exercer, à compter de lundi matin et ce, pour une durée de 72 heures, leur mandat de grève voté à 98% précédemment. Les 1150 salariés ont effectivement rejeté l’offre patronale le mercredi 25 septembre dernier dans une proportion de 99,63%.
Privés de convention collective depuis le 31 décembre derniers, ces syndiqués du SCFP exigent une clause d’indexation des salaires au cout de la vie ainsi qu’une meilleure conciliation travail – famille. Il convient de rappeler que le contrat de travail échu leur a été imposé en 2021 lorsque le gouvernement fédéral leur imposait un retour au travail à travers un arbitrage exécutoire qui, loin de régler les questions en litige, les a exacerbées et reportées trois ans plus tard.
Dans un tel contexte, nous ne pouvons que nous inquiéter de l’ingérence potentielle du gouvernement fédéral qui, dans le but de garantir les profits monopolistes, pourrait être amené à forcer un retour au travail tel que dénote la tendance observée au cours des dernières années. En effet, à commencer par la grève de 2018 à Postes Canada, la grève des débardeurs de 2021 puis, récemment, celle des cheminots du CN et du CP, la majorité des conflits de travail fédéraux ce sont soldés soit par un arbitrage exécutoire, soit par une loi de retour au travail (loi matraque).
Prouvant la nature de classe de l’État fédéral et son parti-pris envers les grandes entreprises et leurs actionnaires, à l’inverse, lorsque l’employeur impose un lock-out à ses salariés, il brille par sa non-intervention. Les deux ans de privation de travail des débardeurs du Port de Québec et le recours à des briseurs de grève par la partie patronale en sont un exemple probant.
Alors que les débardeurs des terminaux à grains du Port de Vancouver ont également débrayé, que les pilotes d’Air Canada sont en processus de vote de ratification de la convention collective qui leur est proposée et qu’un conflit se profile à Postes Canada, il ne fait aucun doute que, dans un contexte de crise économique, le gouvernement fédéral sera tenté de bafouer le droit de grève et de libre négociation en imposant un retour au travail afin de briser l’ardeur et le militantisme syndical.
Dans un tel contexte, nous ne pouvons qu’encourager les travailleurs à intensifier leur lutte, à serrer les rangs et à témoigner de leur solidarité de classe et ce, par tous les moyens possible.