Le Parti communiste du Canada a sévèrement condamné la décision du gouvernement Trudeau d’expulser quatre diplomates russes du Canada, à l’instar du gouvernement conservateur Britannique de Theresa May, qui a exigé des actions en solidarité de la part des pays européens et de l’OTAN, incluant les États-Unis, et qui se déclare en tête de «la plus grande expulsion collective des officiers de renseignement russes dans l’histoire».
En fait, les expulsions dépassent toute mesure équivalente prise depuis la fin de la guerre froide. Près de 150 diplomates russes ont été expulsés de 24 pays, dont 60 des États-Unis.
La raison donnée pour cette attaque sans précédent est l’empoisonnement prétendument par les forces de sécurité russes d’un ancien agent double russe et de sa fille, vivant en Angleterre, bien qu’il n’existe aucune preuve indiquant qui est ou qui sont les coupables.
Ce qui existe est une indication évidente d’une décision politique de May, Trump et des chefs d’État de l’UE qui ont conclu la semaine dernière (sans aucune preuve) qu’ «il était hautement probable que l’état russe était responsable de l’attaque».
Le gouvernement russe a nié toute responsabilité et exigé une enquête complète de la part de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). En vertu de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, le gouvernement britannique est obligé de remettre le poison et toute autre preuve pertinente à l’OIAC. Le gouvernement britannique a refusé de le faire, ou de fournir au gouvernement russe l’accès au poison et à l’enquête.
Le PCC met en garde que l’expulsion massive de diplomates russes vise en réalité à justifier un nouveau gel diplomatique et politique entre les pays de l’OTAN et la Russie, alors que – en lien étroit avec Trump et Theresa May – elle détourne l’attention publique des déploiements continus de troupes des ÉU, du Canada et de l’OTAN sur les frontières russes, et de leur soutien au régime fasciste en Ukraine.
Les expulsions servent également à détourner l’attention des économies en difficulté d’Europe et d’Amérique du Nord, et des politiques bellicistes et anti-immigré-e-s des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN. Le Canada se joint au bellicisme avec son ingérence dans les affaires du Venezuela et de la RPDC (Corée du Nord), notamment avec l’expulsion inacceptable de diplomates vénézuéliens du Canada et la convocation d’une réunion à Vancouver des anciens alliés des États-Unis de la Guerre de Corée durant les années 1950-53. Dans les deux cas, le résultat de ces actions aura été d’attiser le feu dans des zones déjà enflammées dans le monde et d’augmenter le danger de déclenchement de la guerre. Ces actions contrastent fortement avec les initiatives du Venezuela et de la RPDC pour désamorcer les tensions mondiales et réduire le danger de guerre.
Interrogé par des journalistes pour savoir comment les quatre diplomates russes expulsés avaient tenté de miner les intérêts canadiens, lors d’une rencontre avec le secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg le 4 avril, le premier ministre Trudeau a cité «les efforts déployés par les propagandistes russes pour discréditer notre ministre des Affaires étrangères par le moyen des médias sociaux et du partage d’histoires à propos d’elle. » C’est un fait bien connu que le grand-père de Chrystia Freeland était le rédacteur en chef d’un journal nazi en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ce raisonnement nous mène sur une route très dangereuse – pour le Canada et pour le monde.
Nous demandons au gouvernement et au Parlement de revenir sur cette politique et de dénoncer la nouvelle guerre froide qui s’abat sur le monde depuis Londres et le quartier général de l’OTAN à Washington.
Les expulsions motivées par des considérations politiques devraient être annulées et toute sanction envisagée devrait être écartée. Les relations diplomatiques devraient être rétablies au niveau qu’elles étaient avant la descente du nouveau rideau de fer.
Le Canada doit adopter une politique étrangère indépendante de paix et de désarmement et s’opposer aux partisan-e-s d’une nouvelle guerre froide en Europe et en Amérique du Nord alors qu’il est encore temps d’empêcher la catastrophe mondiale d’une guerre conventionnelle ou nucléaire.