Le Parti communiste du Québec salue le mouvement de grève entamé par le personnel des CPE et des garderies en milieu familial du Québec qui, encore une fois, tient tête au gouvernement Legault. Ce dernier souhaite poursuivre son démantèlement du réseau de l’éducation à la petite enfance de la province, une véritable conquête sociale durement acquise par les mouvements démocratiques et syndicaux, et qui continue de bénéficier à la classe ouvrière, même dans son stade actuel de sous-financement.

Faisant suite à la négociation de 2021 qui avait notamment passé par la grève générale illimitée à la CSN, la négociation actuelle est sans surprise axée sur le rattrapage salarial, à l’image de tous les conflits depuis la montée de l’inflation. Les éducatrices ainsi que leurs collègues du milieu méritent mieux et nous saluons leur détermination de ne pas se laisser vendre à rabais – c’est la force de l’organisation de la classe ouvrière qui leur permet de se tenir debout.

Ceci dit, il faut aussi souligner les multiples conséquences qui découlent des bas salaires et des mauvaises conditions de travail qui sont le sort des employées du milieu. Le plus récent Rapport de la vérificatrice générale du Québec à l’Assemblée nationale faisait état du fait que pour ce qui est des CPE, 21% des installations n’atteignaient pas les standards du Ministère de la famille, une augmentation de 12% en trois ans. Durant ces trois années, selon ce même Ministère, ce sont 10 000 éducatrices qui ont quitté le réseau. Ce chiffre aurait presque doublé depuis 3 ans pour atteindre 4000 cette année. En ce qui concerne les garderies en milieu familial, en janvier 2023, on parlait d’une perte de 24 000 places dans les quatre années précédentes, une tendance qui ne montre aucun signe de ralentissement, encore moins de renversement.

Si dans un rapport publié récemment par l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ), le taux d’emploi des mères québécoises âgées de 25 et 54 ans est le plus élevé du pays, c’est sans l’ombre d’un doute dû à l’accès à des garderies abordables et de qualité. Effectivement, bien qu’il n’ait été fondé qu’en 1997, des décennies après les pays socialistes et même plusieurs pays capitalistes, le réseau des CPE et la subvention des places en éducation de la petite enfance est une structure essentielle pour l’égalité des sexes, à commencer par l’accès à l’emploi des femmes. 

C’est pour dire que la défense des conquêtes sociales est un combat des plus importants pour la classe ouvrière en général, et dans ce cas en particulier pour les travailleuses qui portent le réseau sur leurs épaules. Nous voyons cette tendance se dessiner ailleurs, comme les privatisations dans la santé, dans l’énergie, dans l’éducation à tous les niveaux.

Comme nous l’avions soulevé en 2021 lors de la dernière grève des CPE: “(les travailleuses de CPE) défendent également le droit au travail des femmes et s’attaquent à une conception réactionnaire et rétrograde selon laquelle leur emploi ne représente qu’une vocation. Or, les travailleuse-eurs de CPE sont des professionnel-les formés et jouent un rôle fondamental dans l’éducation et la socialisation des enfants au Québec, en particulier ceux de familles moins nanties.” Ce constat demeure d’actualité aujourd’hui, nous réitérons notre soutien à leur lutte et enjoignons la population, par le biais de leurs organisations, de faire de même.