Le Parti Communiste du Québec (PCQ-PCC) salue la grève des 2400 employé-es de maintien de la Société des transports de Montréal (STM-CSN), ainsi que leur combat pour un rattrapage salarial, des conditions de travail dignes, et le futur du transport collectif comme service public. Les questions salariales, de sous-traitance, de négligence du système de transport collectif découlent de la question plus large du sous-financement pour laquelle tous les paliers de gouvernement doivent répondre, et qui devient de plus en plus catastrophique avec l’austérité qui fait son grand retour dans un contexte de crise du capitalisme exacerbée.
La mise en scène est presque théâtrale: campagne électorale municipale, chauffeurs de la STM (SCFP-1983) avec un mandat de grève voté à 99% en faveur de la GGI, grève à Postes Canada, la CAQ en mode kamikaze contre les syndicats, entre autres. Les employé-es de maintien, face à un employeur totalement inflexible, partent en grève pendant deux semaines, après 9 jours de grève plus tôt cette année. Rapport après rapport font état de l’état déplorable des infrastructures municipales, notamment le fait que 50% des stations de métro sont en “mauvais” ou “très mauvais” état. La pénurie de personnel à la STM témoigne des lacunes au niveau salarial et des conditions de travail. Le président de la STM disait lui-même que “Si on n’investit pas dans notre réseau, on va devoir, pour des raisons de sécurité, le fermer plus souvent.” Pour la STM, donc, il faut investir, mais non pas dans sa main-d’œuvre.
Quand bien même que la STM demeure inflexible, il reste que c’est bien les différents paliers de gouvernement qui lui dictent sa ligne: le financement de ce service public vient en grande partie des échelons supérieurs, et c’est la CAQ qui a maintes fois répété qu’elle veut couper, non pas bonifier un réseau en crise. Le budget présenté par le gouvernement Legault en mars comprend une coupe de 258 millions de dollars dans le financement dédié à l’entretien des actifs du transport collectif, d’après les informations de la STM.
La levée de boucliers de la classe dirigeante contre les grévistes, qui essaie de dresser les usagers contre les travailleurs et travailleuses qui maintiennent leur service essentiel, démontre à quel point ils sont à court d’arguments pour faire passer leur véritable agenda politique: saigner les services publics pour les livrer au privé, abolir les services publics comme salaire socialisé, attaquer les syndicats comme meilleur outil de défense de celui-ci. Les usagers savent très bien qui fait rouler leurs autobus métros, et en contrepartie qui veille à la destruction du réseau. Le réseau de transport public est essentiel à l’économie et la vie sociale, sa destruction nuit à tous sauf à l’infime minorité qui profiterait de sa privatisation. Le combat du STM-CSN est donc celui de la population dans son ensemble et de ce fait, mérite son soutien partisan et solidaire.
Le Parti Communiste exige:
- Un refinancement massif dans le transport collectif pour remettre à niveau les infrastructures existantes.
- L’augmentation du réseau de transport collectif, notamment en région, pour pallier au manque de connectivité dans les régions
- Un transport public gratuit
- La garantie du droit de grève, incluant le recours à la grève politique
- Le retrait du PL89
- Un nouveau pacte municipal pour permettre un meilleur financement des services publics municipaux, tels que le transport collectif