Il y a quelques mois, une crise avait surgi au sein de la direction du Parti communiste du Québec (PCQ), section québécoise du Parti communiste du Canada (PCC-CPC) et s’était développée. Des frictions et des querelles avaient d’abord augmenté en fréquence et en intensité entre des camarades de la direction. Des accusations sans fondement avaient été lancées, y compris des accusations formelles relatives aux Statuts avaient été faites contre certains membres. Des observateurs externes et même certains membres de la base du parti avaient d’abord attribué ce conflit à des querelles et des antagonismes insignifiants et personnels.
Mais il était bientôt devenu évident que le PCQ s’était enlisé dans une profonde crise ayant pour cause des divergences politiques et idéologiques.
Ces divergences portaient surtout sur la position de notre parti quant à la question nationale et sur ses propositions stratégiques visant à la résoudre. Une fraction, dirigée par l’ex-leader du PCQ, André Parizeau, avait entrepris une campagne concertée dans le but de modifier les politiques du parti sur cette question, qui avaient été adoptées au dernier Congrès et indiquées dans le Programme actuel du parti.
La position du PCC-CPC sur la question nationale est bien connue : nous rejetons l’accord constitutionnel fédéral actuel, qui est de nature chauvine et foule aux pieds les statuts et les droits nationaux des peuples aborigènes et du Québec, et nous exigeons la reconnaissance du droit à l’autodétermination nationale jusqu’à et y compris la séparation. Nous affirmons en même temps que la fragmentation de l’État canadien créerait une situation très instable et dangereuse, qui accélérerait les efforts de l’impérialisme états-unien visant à dominer et soumettre toutes les nations du Canada, buts qui vont à l’encontre des intérêts des travailleuses et des travailleurs des peuples aborigènes, du Québec et du reste du Canada. C’est pour ces raisons que le PCC-CPC s’oppose à la fois au statu quo constitutionnel défendu par la classe dirigeante et à l’option indépendantiste à caractère nationaliste étroit pour le Québec prôné par des secteurs bourgeois et petit-bourgeois, et qu’il propose plutôt une troisième option : un nouvel accord constitutionnel démocratique, basé sur l’union égalitaire et volontaire des peuples aborigènes, du Québec et du Canada anglophone.
Les membres de la faction de Parizeau ont essayé de dénaturer notre politique sur cette question vitale et de la transformer en une politique d’appui ouvert à la ligne nationaliste. Mais ils n’ont réussi à tromper les membres du parti : ni au Québec ni, dans leur ensemble, les membres du PCC-CPC.
Les profondes divergences sur la position du parti quant à la question nationale faisaient une partie d’une tendance opportuniste de droite, comprenant un ensemble plus vaste de divergences fondamentales sur plusieurs questions : la politique d’alliance du PCQ au sein de l’Union des forces progressistes (UFP), parti fédéré dont le PCQ est membre; la tactique électorale du parti; la politique militante du parti au sujet des syndicats; le contrôle éditorial sur la publication du parti, La voix du peuple; la collégialité au sein de la direction du PCQ; ainsi que d’autres questions.
Les membres du groupe de Parizeau avaient essayé de modifier, de façon unilatérale et par des moyens non démocratiques, la politique du parti sur ces questions. Leurs tentatives avaient cependant suscité une résistance croissante. Ils avaient alors essayé de briser cette opposition, entre autres par des mesures administratives, en expulsant des membres de la direction, en accusant, de façon mensongère et désespérée, le Comité central (CC) du PCC-CPC de faire preuve de chauvinisme de grande nation et en cherchant à intimider et à taire d’autres membres du PCQ qui s’opposaient aux métamorphoses politiques qu’ils proposaient.
En fait, leurs tentatives d’utiliser la question nationale et des accusations de toutes sortes contre leurs adversaires ne visaient qu’à servir d’écran de fumée pour entreprendre un virage décisif vers des positions de droite. Cherchant à obtenir une plus grande acceptation et à faire connaître leurs positions, ils ont utilisé le journal La voix du peuple pour essayer de transformer le PCQ en lui donnant une ligne réformiste et liquidationniste.
Face à ces activités fractionnelles, le parti n’avait pas d’autre choix que celui d’adopter des mesure fermes contre la tendance opportuniste de droite d’André Parizeau, de Pierre Klépock et de leurs appuis. Le 18 et le 19 juin 2005, le Comité central du Parti communiste du Canada a adopté une série de mesures claires, proposées par le Comité exécutif central du parti, qui visaient à protéger la section du Québec du PCC. La réunion du Comité central a confirmé l’expulsion des ex-dirigeants du PCQ, André Parizeau, Pierre Klépock et Kenneth Higham, et l’adoption de mesures disciplinaires contre deux autres membres dirigeants de la fraction, qui avaient appuyé la tentative de prendre le contrôle du PCQ.
Dans l’espoir de faire adopter leur ligne opportuniste et nationaliste, les membres du groupe de Parizeau ont expulsé la majorité des membres du Comité exécutif national du PCQ, dont plusieurs sont également membres du Comité central du CPC. Le CC a révoqué ces expulsions et rétabli ces camarades aux postes auxquels ils avaient été élus. Il a également confirmé la décision du Comité exécutif central de révoquer les décisions du congrès du PCQ tenu en avril : au cours de celui-ci, presque la moitié des délégués/uées qui ont voté ont quitté les lieux pour protester contre les expulsions illégales. Les décisions, entre autres celle d’expulser les membres du Comité exécutif, avaient été prises au cours d’un processus nettement antidémocratique et marqué par de graves irrégularités: un certain nombre de délégués/uées, qui avaient appuyé le groupe de Parizeau au congrès, avaient été recrutés sur la base de l’opposition à la ligne du parti sur la question nationale; une des déléguées n’avait pas l’âge requis pour être membre du parti et d’autres délégués n’avaient pas pu trouver le lieu de réunion du congrès parce qu’ils n’avaient pas reçu des informations adéquates.
Le Comité central a rejeté les accusations sans fondement faites par le groupe de Parizeau selon lesquelles le PCC-CPC a adopté une politique chauvine et même “colonialiste” envers le Québec, abandonnant ses politiques historiques de lutte contre le chauvinisme de grande nation au sein du Canada anglophone. En fait, jusqu’au Congrès du CTC (Congrès du Travail du Canada), tenu du 13 au 17 juin dernier à Montréal, et au cours de celui-ci, le PCC-CPC a été la seule organisation politique ayant fait campagne au sein du mouvement syndical au Canada anglophone et parmi les délégués/uées du CTC en faveur de l’adoption d’une position ferme en défense du droit à l’autodétermination de la nation québécoise.
La direction du PCQ a rapidement assumé la tâche de reconstruire le parti et a repris ses activités. Dès le 1er mai, le PCQ a mobilisé ses membres et participé avec ses bannières à la manifestation de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses à Montréal. Il a publié le premier numéro de Clarté, nouveau journal du parti. Il a également recommencé à recruter des membres, a renoué ses liens avec des membres qui, confondus par les accusations et les contre-accusations de la période de lutte, avaient perdu contact, et plusieurs d’entre eux ont renouvelé leur adhésion au parti.
L’idéologie marxiste-léniniste du parti et sa ligne internationaliste sur la question nationale au Canada ont été restaurées. Le Comité exécutif national du PCQ coopère étroitement avec le Comité central du PCC-CPC pour consolider et reconstruire le parti au Québec et son journal. Le PCC-CPC fournit toute l’aide dont il est capable pour que ces tâches soient couronnées de succès.
Le 14 juin, l’organisme affublé du titre de “Comité national du PCQ” du groupe de personnes dirigées par André Parizeau a annoncé son intention d’officialiser son départ du PCC-CPC. Le Comité central du parti a déclaré que ce groupe n’a pas le droit d’utiliser le nom de PCQ et a exigé que tous les biens appartenant au parti, qui ont été enlevés du bureau du PCQ, situé à Montréal, soient rendus immédiatement à leur propriétaire légitime.
Finalement, le parti a décidé de diffuser les présentes informations à tous les membres et amis/ies du PCQ, au Québec et à travers le Canada par les publications du parti, et à tous les partis frères, communistes et de travailleurs, par leurs réseaux à travers le monde.
Le Comité exécutif national du PCQ et le Comité central du PCC-CPC estiment que les conséquences négatives de ces activités fractionnelles ont été contrôlés et que la crise ainsi provoquée est terminée. Le PCQ s’est rapidement remis des dommages causés par le groupe de renégats de Parizeau. Nous invitons tous les travailleurs et travailleuses et tous les militants et militantes ayant des convictions vraiment révolutionnaires, ainsi que toutes les personnes qui respectent et appuient le Parti communiste du Québec (section du Parti communiste du Canada) et son programme, Notre avenir au Canada : le socialisme!, à se ranger du côté du parti et à rejoindre nos rangs.
Adopté par :
– le Comité exécutif national du Parti communiste du Québec
– le Comité exécutif central du Parti communiste du Canada / Communist Party of Canada