Le Comité central du Parti communiste du Canada condamne la tentative de coup d’État organisée par les gouvernements des États-Unis et du Canada au Venezuela. Le Parti communiste du Canada exprime sa totale solidarité avec le peuple du Venezuela et son gouvernement élu démocratiquement et dirigé par le président Nicolas Maduro.
La reconnaissance par les gouvernements canadien et américain de Juan Guaido, une personnalité de l’opposition, comme président autoproclamé du Venezuela, ainsi que les sanctions imposées par le Canada et les États-Unis et l’escalade de soutien matériel apporté aux forces de l’opposition, constituent des choquantes violations du droit international, de la souveraineté nationale, et des chartes des Nations Unies et de l’OEA. La situation demeure critique et risque une nouvelle escalade alors que Trump continue de brandir la menace d’une intervention militaire.
Juan Guaido, dont moins d’un cinquième des Vénézuélien-ne-s avaient entendu parler avant le 23 janvier dernier et qui a participé et soutenu les actions violentes des guarimbas qui ont entraîné la mort de centaines de personnes ces dernières années, n’a aucune légitimité. L’auto-proclamation de Juan Guaido en tant que président avait été ordonnée directement par Washington et Ottawa comme pièce du dernier complot de «changement de régime» au Venezuela. Le vice-président américain, Mike Pence, et la ministre canadienne des Affaires étrangères, Freeland, avaient préalablement rencontré Guaido pour planifier leur soutien international.
La complicité totale du gouvernement libéral dans la perpétration de ces crimes est une honte. Chrystia Freeland, via le rôle dirigeant qu’elle joue au sein du « groupe de Lima », essaie de donner une couverture «humanitaire» à ce que les États-Unis admettent ouvertement être une tentative de prise de contrôle du pétrole Venezuelien par eux.
Le Parti communiste du Canada exige que le Canada se retire immédiatement du groupe de Lima. Le Groupe de Lima, qui est un groupe de pays qui se réunit en dehors des organisations internationales reconnues, prétend se préoccuper de la démocratie et de la paix au Venezuela. En fait, bon nombre de ces pays sont coupables des pires violations des droits humains dans la région, notamment le gouvernement ultra-droitier de Duque, responsable des assassinats incessants de dirigeant-e-s des syndicats et des mouvements sociaux en Colombie, le gouvernement ultra-droitier de Bolsanaro qui est arrivé au pouvoir suite à un coup d’État au Brésil et le Honduras, où s’est tenu en 2017 des élections volées de manière flagrante. Ce groupe de pays de droite réclame ouvertement un coup d’État militaire au Venezuela.
Le Parti communiste du Canada demande au gouvernement canadien de lever immédiatement les sanctions contre le Venezuela et les Vénézuélien-ne-s avec lesquelles on tente d’effrayer les investissements internationaux dans son économie pour créer un blocus économique du pays. Ces sanctions criminelles, ainsi que celles des États-Unis, rappellent les tentatives de Nixon-Kissinger de faire «crier l’économie » du Chili afin de paver la voie au coup d’État fasciste de 1973. Alors que le «socialisme» est blâmé pour les problèmes économiques du Venezuela, le pays est confronté à une guerre économique sous la forme d’un sabotage interne par des monopoles sous le contrôle d’oligarques, de sanctions des États-Unis et du Canada, et maintenant du vol des avoirs du Venezuela à l’étranger par la minorité de pays soutenant le coup d’État.
Le Parti communiste du Canada exige que cesse immédiatement les mensonges scandaleux et les falsifications dirigées contre le Venezuela par les grands médias. Ils ignorent délibérément le fait que Maduro a été élu démocratiquement lors d’élections libres et justes, observées par des observateur-trice-s internationaux-ales, y compris des Canadien-ne-s. Nous appelons les citoyen-ne-s de tout le Canada à se souvenir des calomnies passées contre des pays et des dirigeant-e-s qui se sont révélées fausses et se sont soldées par des invasions américaines, au soutien à des armées et à des guerres régionales et civiles par procuration. La majorité de ce qui est dit dans les médias canadiens au sujet du Venezuela est manifestement fausse.
Les dernières attaques contre le Venezuela font partie des efforts des États-Unis pour faire reculer les forces démocratiques et renverser les gouvernements qui traçaient une voie souveraine pour l’Amérique centrale, du Sud et les Caraïbes.
Depuis la montée du Chavisme en 1998, le Venezuela est l’un des principaux piliers de l’opposition à l’hégémonie américaine. Le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton, lui-même responsable de crimes de guerre dans le rôle qu’il a joué dans l’invasion illégale de l’Irak en 2003, a récemment qualifié Cuba, le Nicaragua et le Venezuela de «troïka de la tyrannie». La population nicaraguayenne s’est battue contre les sanctions et les complots de changement de régime dirigés par les États-Unis au cours des deux dernières années. Cuba est une cible notoire de l’agression américaine depuis sa révolution, il y a 60 ans, lorsqu’elle est devenue le premier territoire libre des Amériques. Le blocus criminel de Cuba toujours en cours, conjugué maintenant au fait que certains membres du gouvernement canadien se joignent à une étrange accusation d ’« attaques sonores »contre des diplomates laissent présager une dangereuse escalade des efforts soutenus des États-Unis pour renverser la révolution cubaine.
Le Parti communiste du Canada accorde tout son soutien et sa solidarité aux peuples de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela et à leurs gouvernements, qui continuent de mener la vaste lutte régionale pour la souveraineté, l’indépendance et le droit à la l’autodétermination nationale.
Bien d’autres Canadien-ne-s réclament que le gouvernement fédéral mette fin à son rôle dans l’organisation de ce coup d’État au Venezuela. Nous appelons les mouvements syndicaux et démocratiques s’exprimer et à redoubler d’efforts de solidarité afin de gagner une politique étrangère indépendante de paix et de désarmement pour le Canada
Pas de coups! Pas de sanction! Pas d’invasion! Ne touchez pas au Venezuela!