Comité exécutif central, Parti communiste du Canada
Le Parti communiste du Canada condamne la récente annonce du Premier ministre Trudeau selon laquelle le Canada consacrera 2 % de son PIB aux dépenses militaires d’ici 2032. Cette annonce, prononcée le 11 juillet dernier lors du sommet de l’OTAN, signifie un engagement à réduire les soins de santé et les services publics et promet d’aggraver le danger croissant de guerre mondiale et d’anéantissement nucléaire.
Au cours des soixante dernières années, le monde n’a jamais été aussi proche d’un échange d’armes nucléaires, alors que la faiblesse des forces partisanes de la paix mondiales ne permettent pas d’endiguer la marche vers une possible guerre mondiale. Les annonces communiquées lors du sommet de l’OTAN à Washington aggravent ces dangers et rapprochent le monde d’une catastrophe climatique.
Le monde se militarise rapidement. Les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 20 % au cours de la dernière décennie. Les États-Unis, dont la puissance économique décline à travers le monde, sont à la tête de cette tendance au militarisme et à la guerre, engageant des crédits de guerre qui approchent désormais les mille milliards de dollars, soit 39 % du total des dépenses militaires mondiales.
Les dépenses militaires du Canada ont atteint 36,7 milliards de dollars l’année dernière et l’engagement de 2 % du PIB envers l’OTAN exige que le Canada dépense 70 milliards de dollars d’ici 2032. Cela reviendrait à doubler les dépenses de défense actuelles du Canada, qui ont déjà augmenté de 40 % en moins de dix ans, sans compter les 70 milliards de dollars nécessaires à l’achat et à l’entretien de 88 avions de chasse, les 300 milliards de dollars nécessaires à l’achat et à l’entretien de 15 navires de guerre, ou les milliards inconnus à dépenser pour l’achat prévu de nouveaux sous-marins. À ceci s’ajoutent plus de 10 milliards de dollars consacrés à la guerre en Ukraine.
Depuis des mois, les grands médias mènent une campagne incessante pour convaincre le public de la nécessité d’augmenter les dépenses militaires et de faire en sorte que le Canada « fasse sa juste part » au sein de l’OTAN. Le Conseil canadien des affaires, qui représente les intérêts des plus grands monopoles du pays, a réclamé un échéancier clair pour atteindre le plancher de 2 % fixé par l’OTAN. Après l’annonce, ses PDG ont déclaré que l’annonce ne détaillait pas comment les « nouveaux investissements dans la défense seront fiscalement viables » et ont exigé l’accélération du calendrier.
Les nouveaux fonds destinés à la guerre seront rendus « fiscalement viables » par des coupes dans les soins de santé, l’éducation, l’assurance-emploi et les retraites. Ce gaspillage empêchera l’affectation de fonds urgemment nécessaires pour atténuer la crise du logement et la crise climatique. Ces dépenses n’ont rien à voir avec la défense du Canada, mais tout à voir avec la volonté de guerre de l’impérialisme.
L’armée canadienne représente la plus grande source gouvernementale d’émissions carbone. L’armée états-unienne constitue le premier consommateur de pétrole de la planète. Il serait aisé de réduire les émissions de carbone et opérer une transition énergétique durable si les ressources gâtées pour la guerre et à la destruction étaient consacrées à l’énergie publique.
Le gouvernement Trudeau attise les flammes de la guerre par procuration de l’OTAN en Ukraine contre la Russie et envoie des milliards de dollars d’aide militaire létale pour s’assurer la prolongation de cette guerre jusqu’au dernier Ukrainien. Cette confrontation entre les deux principales puissances nucléaires pourrait signifier la fin du monde.
En mars, le secrétaire général des Nations unies a averti le Conseil de sécurité que le risque de guerre nucléaire n’avait jamais été aussi élevé depuis des décennies. En mai, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont autorisé l’Ukraine à utiliser leurs armes pour mener des attaques militaires sur le sol russe. L’Ukraine a ensuite attaqué le système russe d’alerte aux missiles balistiques, un élément clé de l’infrastructure destinée à défendre la Russie contre une attaque nucléaire stratégique. L’OTAN a annoncé qu’elle ouvrait en Allemagne un quartier général pour les opérations dans la guerre en Ukraine, et la France a déclaré qu’elle enverrait des troupes en Ukraine pour « former » les forces ukrainiennes, ce qui signifie qu’un membre clé de l’OTAN déploiera ouvertement ses troupes en Ukraine.
La Russie menace plus fréquemment de déployer des armes nucléaires et a récemment effectué des exercices militaires pour déployer des armes nucléaires dites « tactiques ». L’OTAN a elle aussi proféré des menaces en évoquant la possibilité de retirer davantage d’armes nucléaires de ses entrepôts et de les mettre en attente.
Une solution diplomatique et pacifique négociée est de mise et urgente. Nous devons saisir toutes les occasions de convaincre et de mobiliser le mouvement syndical et les autres forces démocratiques de masse pour qu’ils prennent des mesures concertées en faveur de la paix.
Au lieu de réduire les programmes et services sociaux pour financer la militarisation, le Canada doit réduire ses dépenses militaires, quitter l’OTAN et adopter une politique étrangère de paix et de désarmement. À l’ère des armes nucléaires et du réchauffement climatique, la paix est la seule voie vers un avenir pour l’humanité.