Lorsque l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a été fondée en 1949, elle prétendait être « fondée sur les principes de la démocratie, de la liberté individuelle et de l’état de droit ». Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Deux de ses 12 États membres originaux étaient ouvertement fascistes : l’Espagne sous Fransisco Franco et le Portugal sous António de Oliveira Salazar. L’Italie et l’Allemagne avaient été libérées de Mussolini et Hitler, respectivement, mais leurs gouvernements et classes dirigeantes étaient composés des mêmes capitalistes qui les avaient soutenus.
La première opération et raison d’être de l’OTAN était le projet Gladio. Des cellules militaires de fascistes, endurcis par la guerre et agités par leur défaite dans la Seconde Guerre mondiale, opéraient au-delà de tout contrôle démocratique dans l’Europe occidentale d’après-guerre pour perturber violemment les mouvements ouvriers et discréditer les communistes qui avaient acquis une excellente réputation au terme de la Seconde Guerre mondiale pour leur lutte héroïque contre le fascisme.
Dans ce processus, l’OTAN a réhabilité des milliers de fascistes. Adolf Heusinger était l’un de ces fascistes, recherché en Union soviétique pour crimes de guerre mais qui est devenu malgré tout le président du comité militaire de l’OTAN et figurait parmi plusieurs ex-nazis qui ont ensuite été intégrés dans les rangs militaires de l’OTAN. Dans le nouveau millénaire, l’OTAN a formé et armé des extrémistes, d’Al-Qaïda au bataillon Azov, soutenant la propagation du terrorisme et de l’instabilité dans le monde entier.
La poussée de l’OTAN vers la guerre nucléaire
En février 1990, l’ancien secrétaire d’État états-unien James Baker a déclaré à Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas « d’un pouce vers l’est ». Entre 1991 et 2021, l’OTAN a accepté 10 anciens pays membres du Pacte de Varsovie à travers son expansion vers l’est. La Finlande et la Suède ont rejoint en 2023 et 2024. L’OTAN a continué de resserrer son cercle autour de la Russie.
En 2014, l’OTAN a soutenu un coup d’État en Ukraine, remplaçant un gouvernement qui avait choisi de maintenir des relations économiques avec son voisin russe plutôt que de signer un accord d’association avec l’Union européenne. Dans un appel téléphonique notoire entre l’assistante secrétaire d’État américaine Victoria Nuland et l’ambassadeur américain en Ukraine, Geoffrey Pyatt, Arseniy Yatsenyuk a été choisi pour diriger un gouvernement de coalition composé de partis d’extrême droite et ouvertement fascistes, dont le Secteur droit et Svoboda.
En 2021, le président Zelensky a demandé à l’OTAN de stationner des armes nucléaires en Ukraine comme moyen de dissuasion contre une invasion russe. Les alliés de l’OTAN, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas et Turquie, accueillent déjà des armes nucléaires de l’arsenal américain. Le gouvernement canadien dépense 90 milliards de dollars pour des jets de combat F-35 qui peuvent emporter deux bombes nucléaires B-61 par avion, chaque bombe étant plus de trois fois plus puissante que les armes utilisées sur les populations de Nagasaki et Hiroshima.
Il n’est donc pas surprenant qu’en mars 2024, Poutine ait déclaré qu’il aurait recours à l’arme nucléaire si l’existence de la Fédération de Russie était menacée. L’OTAN prévoit maintenant d’envoyer 60 000 troupes en Ukraine, menant le Canada et le monde vers un apocalypse nucléaire.
Le Canada a besoin d’une politique étrangère souveraine de paix
La course mondiale aux armements est alimentée par l’OTAN qui demande que tous les États membres dépensent 2 % de leur PIB en dépenses militaires. En 2023, le Canada a dépensé environ 1,38 % de son PIB en dépenses militaires, soit 36,7 milliards de dollars. Mais la pression vient de l’OTAN, des États-Unis, et même de Radio-Canada et CBC, pour pousser le gouvernement canadien à atteindre le seuil de 2 % pour les dépenses militaires, ce qui ajouterait 20 milliards de dollars supplémentaires au budget de la guerre.
L’achat d’armes inutiles est particulièrement scandaleux dans un contexte d’inflation vertigineuse et de salaires stagnants pour les travailleurs et travailleuses. Ces derniers sont contrains de choisir entre l’achat de nourriture ou le paiement de leurs factures, tandis que les gouvernements provinciaux sabrent dans les hôpitaux et ferment des écoles pour tenter de couper les salaires des travailleurs et travailleuses de l’éducation. Pendant ce temps, les marchands de guerre continuent de remplir leurs poches, sans se soucier de l’avenir de la vie sur notre planète.
En cette période d’incertitude économique, les travailleurs et travailleuses cherchent de véritables investissements dans la santé, l’éducation, le logement et une rémunération à la hauteur de la dignité et de la valeur de la personne humaine. Au lieu de l’argent pour la guerre, nous voulons de l’argent pour les services sociaux publics.
Le Parti communiste du Canada continue de lutter pour une politique étrangère canadienne indépendante basée sur la paix, la coopération internationale et la solidarité. Comme première étape nécessaire au développement d’une telle politique, nous appelons à un retrait immédiat et unilatéral du Canada de l’OTAN.
De plus, le Parti communiste encourage toutes les organisations ouvrières, pacifistes et progressistes à prendre position et à rejoindre la lutte contre l’acquisition d’armes meurtrières et à ajouter leur voix à l’appel pour un retrait immédiat et unilatéral du Canada de l’OTAN.
Comité exécutif central, Parti communiste du Canada