Comité exécutif central, Parti communiste du Canada
Le Parti communiste du Canada demande aujourd’hui au gouvernement fédéral de retirer la loi ainsi que le projet de loi permettant d’accélérer son adoption, qu’il entend utiliser contre le Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes pour imposer leur retour au travail.
Le syndicat a été contraint de faire la grève en raison du refus de l’employeur de négocier un contrat équitable qui tiendrait compte de l’équité salariale pour les travailleuses, de la santé et de la sécurité, de la dotation du personnel, de la surcharge de travail, de la sécurité d’emploi, de la réduction de la précarité, de payer toutes les heures travaillées et d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée pour les postières et les postiers.
En laissant traîner la négociation, Postes Canada espérait que le gouvernement présenterait une loi forçant le retour au travail qui affaiblirait le rapport de force du syndicat dans la négociation. Mais cela est négocier de mauvaise foi de la part de l’employeur ce qui est une pratique illégale au Canada. C’est justement la mauvaise foi de l’employeur qui a forcé les travailleuses et les travailleurs des postes à dresser les lignes de piquetage.
Ce sont Postes Canada et le gouvernement canadien qui sont responsables des grèves tournantes depuis cinq semaines et des années de mauvaises relations de travail dans les bureaux de poste.
Les Conservateurs envisageaient privatiser Postes Canada et encourageaient la cheffe de la direction, Deepak Chopra, d’adopter la ligne dure contre les employé-e-s lors des dernières négociations qui ont mené à la grève en 2011. Est-ce la même stratégie que les libéraux adoptent aujourd’hui? Les travailleuses, les travailleurs et le public ont le droit de savoir.
Postes Canada est une société de la couronne et devrait donner l’exemple dans les négociations collectives en tant qu’employeur. Au lieu de cela, il est devenu l’exemple de la négociation de mauvaise foi, soutenu d’abord par les conservateurs et maintenant par les libéraux.
Le gouvernement prétend que sa loi protège l’intérêt public. Mais en fait elle protège les profits que les entreprises entendent réaliser durant l’une des plus grandes périodes d’achat de l’année qui débute le 23 novembre. En cela, il n’y a aucune différence entre la loi de retour au travail présentée par le gouvernement Harper en 2011 et celle présentée aujourd’hui par les libéraux. Ils ne se préoccupent tous les deux que des sociétés et des riches.
En 2016, la loi sur le retour au travail des conservateurs a été jugée inconstitutionnelle. Celle des libéraux subira le même sort. En 2019, le public ne sera cependant pas aussi clément, pas plus que le mouvement ouvrier.
Les communistes se tiennent fermement avec les postières et les postiers en grève et leur syndicat, le STTP.
Retrait de la législation de retour au travail maintenant! Négociez! Ne légiférez pas!