Le Parti communiste du Canada a suivi l’élection présidentielle du 28 juillet au Venezuela avec un vif intérêt non pas en tant qu’observateur détaché, mais en tant que Parti ayant une histoire de solidarité avec les luttes du peuple vénézuélien pour sa souveraineté, la démocratie, la justice sociale, la libération de la domination impérialiste, puis pour un avenir socialiste. Nous félicitons la classe ouvrière vénézuélienne et les mouvements progressistes pour la poursuite de ces luttes sous la pression extrême de l’impérialisme états-unien et de la réaction interne, qui cherchent désespérément, d’une manière ou d’une autre, à inverser le processus révolutionnaire initié par le défunt Président Hugo Chavez.
Confronté à plus de 900 sanctions imposées par les États-Unis et les impérialistes occidentaux, le Venezuela a dû manœuvrer dans des circonstances hostiles incluant de nombreuses tentatives de déstabilisation violente, d’invasion et même un coup d’État avorté. Bien avant le 28 juillet, l’opposition d’extrême droite et ses souteneurs impérialistes ont annoncé qu’une seule issue était acceptable : une défaite électorale du parti au pouvoir, le PSUV. Nous condamnons vertement toute ingérence de ce type de la part des puissances impérialistes, y compris le Canada, qui ont un passé infâme en matière d’attaques anti-démocratiques à travers le monde et qui soutiennent aujourd’hui la guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien. Dans ce contexte, le Canada n’a aucune légitimité politique, juridique ou morale pour rejeter le résultat des élections organisées dans d’autres pays souverains.
De nombreux observateurs objectifs et de véritables amis du peuple vénézuélien ont félicité la réélection de Nicolas Maduro tandis que le processus de vérification des résultats complets suit son cours. Il est urgent de faire preuve de calme et de patience pendant que le gouvernement et le peuple vénézuéliens travaillent à la conclusion définitive du processus électoral, plutôt que d’appuyer sans critique les revendications de la principale coalition d’extrême droite.
En examinant le résultat, nous notons les reculs politiques et économiques du gouvernement Maduro au cours de son mandat 2018-2024. Celles-ci incluent des violations des droits syndicaux, la violation continue de la Loi organique du Travail, la privatisation d’entreprises qui avaient été nationalisées sous Chavez (y compris des minières canadiennes) et la cession du pétrole vénézuélien à l’entreprise américaine Chevron. Au cours de ces années, 8 millions de citoyens ont quitté le pays et l’inflation a atteint 40 000%.
Nous notons également la pratique tendancieuse du PSUV à retirer l’accréditation électorale des forces de gauche telles que le Parti communiste du Venezuela (PCV). Comme le montre le déclin du total des voix du gouvernement Maduro, ces actions ont contribué à affaiblir sa propre base et à réduire le niveau de confiance de la classe ouvrière à son égard. Communistes, nous considérons que l’anti-impérialisme n’est pas seulement patriotique ou nationaliste, mais qu’il implique également l’émancipation de la classe ouvrière. Dans ce contexte, le PCV a pris ses distances avec un gouvernement qui – sous la pression intense de l’impérialisme, comme nous le savons tous – a agi de manière conciliante avec les forces les plus réactionnaires.
Nous pensons que la voie à suivre après le 28 juillet est l’affaire des Vénézuéliens eux-mêmes. Nous rejetons les tentatives des forces pro-impérialistes, fascistes et réactionnaires d’instrumentaliser l’appel à une plus grande transparence électorale lancé par certains mouvements populaires pour justifier les tentatives de créer le chaos et de demander une intervention militaire étrangère (c’est-à-dire des États-Unis).
Dans ce contexte, nous condamnons les actes de violence et de déstabilisation qui ont entaché la situation post-électorale. Le seul but de ces tactiques est de détourner les demandes démocratiques légitimes du peuple vénézuélien, en les assimilant faussement aux actions de l’extrême droite. Nous continuerons à exprimer notre solidarité avec la classe ouvrière vénézuélienne et avec ceux qui résistent au glissement vers la conciliation avec les forces réactionnaires et la classe capitaliste vénézuélienne.