À la veille de la rentrée 2025, les chiffres officiels rappellent que le réseau de l’éducation accuse un manque de près de 4000 enseignants. Outrageusement optimiste, cette donnée permet au gouvernement d’annoncer que 96% des postes sont comblés, ce qui, bien qu’insuffisant, représente, en théorie, une amélioration par rapport à la rentrée précédente. Or, cette donnée occulte plusieurs éléments, à commencer par l’annulation de postes, ce qui permet une manipulation malhonnête des chiffres. Le manque de professeurs pèse sur le quotidien des parents et des élèves : à Montréal seulement, on estime le taux de vacance à 7%.
On sait également que le système d’éducation ne se résume pas aux seuls maitres et enseignants. Il repose également sur différents intervenants, des secrétaires aux gestionnaires en passant par toute une gamme d’agents d’entretien et administratifs. Avec 2000 classes modulaires (au bas mot) et 58% des établissements en mauvais état, dont 18% en très mauvais état, il ne fait aucun doute que notre système d’éducation manque cruellement de ressources et d’attention.
Les 570 millions de dollars en coupe imposées par le gouvernement Legault, affublées des assauts contre l’enseignement supérieur (150 millions de dollars en manque à gagner pour les CEGEP), tranchent avec les 815 millions annuels injectés dans les écoles privées. Attisant ainsi un système à trois vitesses, le gouvernement prive de ressources humaines et matérielles l’éducation publique nationale.
Outre les plans d’austérité du gouvernement Legault, cette rentrée est marquée également par le torpillage du mouvement syndical que préconise la CAQ depuis sa création. Il parle même d’une remise en question de la formule Rand, celle qui permettrait, dans le contexte actuel, de stabiliser un certain rapport de forces dans l’affrontement capital – travail au profit des forces de progrès. Au fédéral, on parle de 15% en coupes, lesquelles serviront à financer les 150 milliards de dollars de dépenses militaires pour satisfaire l’appétit de l’OTAN et de ses alliés. Au lieu de financer la guerre des autres, nous devrions investir dans l’éducation des nôtres.
L’argent ne manque pas. Il s’agit d’un choix politique où nous devons décider si l’argent public doit servir l’accumulation des profits capitalistes ou s’il doit être investi dans les services publics ou le salaire socialisé.
Le Parti communiste du Québec appuie la seconde option. Il appelle à :
– Réinvestir massivement dans l’éducation;
– Mettre fin au système d’éducation à trois vitesses en abolissant les écoles privées subventionnées et réinvestir les fonds ainsi dégagés dans le système public;
– Former et engager un nombre adéquat de maitres, enseignants, professeurs et autres intervenants essentiels dans le système d’éducation, ce qui implique l’éducation gratuite;
– Embaucher différents agents éducatifs essentiels pour
– Rénover et construire de nouvelles classes et écoles de sorte que les élèves puissent apprendre dans des conditions favorables;
– Lutter contre les plans d’austérité fédéral et provincial à venir, les deux étant liés;S’attaquer à l’économie de guerre qui commande un transfert massif d’argent et de ressources pour la destruction alors que ces sommes pourraient être investies pour la construction, l’éducation et la prospérité.
