Le 25 février dernier, le Comité national du Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) s’est réuni en plénum dans le but d’engager le processus de discussion en vue du 20e Congrès national qui aura lieu à Montréal les 25 et 26 mai prochains. À cette occasion, un projet de résolution politique a été approuvé et sera soumis à la discussion. Intitulé « Avec la classe ouvrière et les masses populaires, pour le socialisme : faisons vivre et renforçons le PCQ-PCC! », ce document sera étudié et discuté par l’ensemble des membres au cours des trois prochains mois.
Moment phare de la démocratie partisane, le Congrès sera l’occasion, outre l’adoption de cette résolution politique qui guidera le travail politique de l’ensemble du Parti et de ses membres au cours des trois années à venir, de réviser le travail politique, organisationnel et administratif accompli au cours des trois années écoulées, puis de planifier les trois suivantes à venir. Les délégués au Congrès auront également pour tâche d’élire le 20e Comité national qui aura pour tâche, pour la première fois depuis des décennies, à organiser et dynamiser une campagne électorale québécoise, le Parti communiste du Québec étant, depuis le printemps dernier, reconnu par le DGEQ à nouveau.
Le contexte dans lequel se tiendra ce Congrès est particulier et hautement différent de celui dans lequel a eu lieu le dernier. En 2021, la COVID19 continuait de déferler. En conséquence, les mouvements démocratiques, syndical et populaires se retrouvaient forcés à l’arrêt lorsqu’ils ne répliquaient carrément pas les appels à la collaboration devant un phénomène supposément plus grand que la lutte des classes. Or, les contrecoups économiques (et politiques) de cette pandémie n’ont pas tardé à se faire sentir. Aujourd’hui, ce sont eux qui priment et, comme on a pu le remarquer avec les grèves du secteur public à l’automne dernier, l’heure n’est plus à l’accompagnement, mais à la contestation. Les questions sociales et économiques se retrouvent au centre des revendications populaires et risquent de prendre encore plus d’ampleur au fur et à mesure que les impacts de la crise actuelle se font sentir. De même, les récentes manifestations massives de soutien à la Palestine rappellent que l’internationalisme et l’anti-impérialisme demeurent une question au centre des préoccupations des masses populaires.
Sur le plan politique, François Legault n’est plus le « cheuf » incontesté d’il y a trois ans, notamment grâce à plusieurs bourdes politiques, mais aussi à une sous-estimation de la colère populaire. De même, Québec solidaire, qui se présente comme alternative à la CAQ non pas dans ses attaques au pouvoir monopoliste, mais sur des questions des plus éloignées de l’affrontement capital – travail, n’a pas su répondre aux préoccupations des masses, ce dont témoigne sa stagnation électorale et le fait que les seuls comtés gagnés au cours des dernières années le sont au profit du Parti libéral.
Pour l’instant, c’est le Parti québécois qui semble gagner la mise. Mais en politique, les semaines comptent pour des mois et les mois, pour des années. Ainsi, d’ici les prochaines élections, il y a une éternité. Remplacer un ancien du PQ par ce PQ toujours aussi ancien ne fera rien avancer pour les masses populaires. Nous devons donc participer à l’intensification de la lutte et ce, au-delà des échéances parlementaires et au-delà du simple mouvementisme récupérable tant à droite qu’à gauche. Plus que jamais, il nous faut politiser les luttes sans quoi la classe dirigeante s’en occupera!
La colère gronde, à nous de l’organiser!