Le Parti communiste du Québec dénonce la récente décision du gouvernement Legault de doubler les frais de scolarité pour les étudiants universitaires canadiens hors-Québec. Motivée comme d’habitude par le nationalisme chauvin, étroit et réactionnaire qu’on lui connait, la CAQ cherche à faire fructifier son capital politique en prétendant que le problème de la vitalité du français au Québec est lié à la fréquentation de nos universités par trop d’étudiants anglophones venus du reste du pays.
Or, si vraiment tel est le cas, augmenter les frais de scolarité règlera-t-il le problème? Le seul impact d’une telle décision sera d’épurer l’accès à l’éducation post-secondaire au Québec aux élites internationales et canadiennes. Si l’objectif du gouvernement Legault était vraiment de stimuler le français, pourquoi ne pas offrir la gratuité scolaire pour tous les étudiants et exiger, en contrepartie, des cours de français de qualité pour les personnes non-francophones? Sans compter que certains d’entre eux puissent être issus de minorités francophones hors-Québec…
En fait, le but d’une telle manœuvre n’a rien à voir avec la défense du français au Québec. Au contraire, il s’agit d’une manœuvre cousue de fil blanc dans le but d’attaquer par son talon d’Achille le concept de service public d’éducation post-secondaire.
Pour François Legault, les services publics, dont fait partie l’éducation, n’ont qu’une valeur marchande. Il s’agit donc de les intégrer à une logique de profits afin de les privatiser en définitive, comme le transport public. S’il joue aujourd’hui la carte de l’utilisateur-payeur auprès des anglophones, il ne fait aucun doute qu’à terme, il se servira de ce même argument pour imposer de pareilles mesures auprès de l’ensemble des étudiants.
Ainsi, il serait erroné d’y voir une attaque dirigée simplement contre les « anglos ». Il s’agit d’une attaque contre l’ensemble des étudiants.
Dans ce contexte, communistes, nous appelons à l’unité entre l’ensemble des étudiant-es, francophones comme anglophones, mais aussi auprès des mouvements démocratiques et populaires à empêcher une telle contre-réforme et à porter la seule revendication qui vaille : la gratuité scolaire universelle comme la gratuité et la qualité de nos services publics universels.