POLYTECHNIQUE : SE RAPPELER POUR MIEUX LUTTER

Trente-quatre ans après la tuerie de la Polytechnique de Montréal, le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) exprime sa solidarité envers les victimes et les survivantes de cette attaque barbare et meurtrière. L’idéologie qui a mené à cette attaque est malheureusement bel et bien vivante aujourd’hui dans un contexte mondial de crise, de montée des forces populistes d’extrême-droite, d’érosion de nos droits démocratiques et d’attaques contre nos conquêtes sociales.

Entre 2019 et 2022, les féminicides au Canada auraient augmenté de 24%. Malgré l’écart dans le temps, la mémoire du massacre de la Polytechnique de 1989 doit nous rappeler que l’égalité hommes – femmes est loin d’être atteinte et que les avancées conquises sont le produit d’âpres luttes et sont constamment menacées par le pouvoir d’une classe parasitaire et exploiteuse qui ne recule devant rien lorsqu’il est question de diviser les masses populaires pour mieux les exploiter. Le fait est que le massacre de la Polytechnique, comme tous les féminicides perpétrés depuis, sont le produit d’un système capitaliste qui perpétue le patriarcat, la domination de l’homme sur la femme.

Le PCQ-PCC salue le fait que la campagne annuelle des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes porte cette année sur la pauvreté et les femmes. Effectivement, l’iniquité salariale, la crise du logement, la précarité d’emploi dans un contexte de hausse du chômage induite par les politiques monétaires de la Banque du Canada et tant d’autres facteurs socio-économiques sont au cœur des situations qui mènent à la violence contre les femmes au Québec et ailleurs.

Il n’est pas anodin que la lutte que mènent les travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, les trois quarts étant des femmes, se bute contre un gouvernement foncièrement anti-populaire, donc nécessairement anti-femme. Leur lutte est présentement une des plus déterminantes pour la santé et la sécurité des femmes au travail en plus de porter haut et fier la défense de nos services publics en voie d’être privatisés, une mesure qui aura un impact disproportionné sur les conditions de vie de millions de femmes encore trop souvent perçues comme domestiques.

Nous devons aussi noter la violence génocidaire de l’armée Israélienne qui cible tout particulièrement les femmes et les enfants en Palestine aujourd’hui. Ils correspondent en effet à plus de la moitié des victimes, ce à quoi il convient d’ajouter que la destruction d’infrastructures publiques, notamment les bombardements d’écoles et d’hôpitaux ainsi que le blocus imposé à Gaza depuis 2006 impactent les femmes de manière disproportionnée comme on le constate au quotidien à travers de tragiques témoignages de femmes forcées d’accoucher dans la souffrance. La paix et la l’anti-impérialisme ont toujours été au centre de la lutte des femmes comme enjeux clés de la sécurité de celles-ci.

Finalement, notons l’inaction criminelle de tous les paliers de gouvernement qui refusent de mettre en acte les recommandations inscrites au rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Aujourd’hui, comme chaque année, le PCQ réaffirme son engagement dans la lutte pour l’égalité homme-femme, la fin des violences misogynes, pour abattre le capitalisme perpétreur du double fardeau dont sont victimes les femmes laborieuses et l’édification du socialisme grâce auquel les femmes pourront enfin se libérer de leur oppression.