À l’occasion des 80 ans de la victoire des peuples contre le nazi-fascisme, le Parti communiste du Québec salue la mémoire et la lutte des millions de partisans et résistants dont la mort n’a pas ébloui les yeux. Progressistes, syndicalistes, démocrates, mais surtout communistes, ce sont eux qui n’ont pas hésité à payer le lourd tribut du sacrifice contre la terreur fasciste à qui nous devons la victoire.

Tout particulièrement, nous devons souligner le rôle exemplaire de l’Union soviétique et de ses plus de 20 millions d’ouvriers et paysans assassinés par la barbarie hitlérienne et des millions d’autres qui ont sacrifié leur prime jeunesse pour libérer l’Europe du joug de la version la plus sanglante du capitalisme et de l’impérialisme. Ne l’oublions pas : la Wehrmacht a été défaite sur les berges de la Volga, à Stalingrad, bien plus que sur les grèves de Normandie.

Aujourd’hui, la crise du capitalisme et la fuite en avant de l’impérialisme poussent à l’érosion de nos droits démocratiques et syndicaux. Pour stabiliser son taux d’exploitation, elle pousse vers la guerre mondiale, mais aussi vers une chienlit généralisée, voire une guerre civile au sein des masses populaires à travers une offensive idéologique basée sur une panoplie de politiques identitaires. Loin d’être inoffensives, celles-ci incitent à la haine et poussent parfois aux actes les plus ignobles comme on a pu le voir lors de la tuerie de la Mosquée de Québec, à Christchurch en Nouvelle-Zélande ou lors des attentats du Bataclan.

Pour autant, nous condamnons les appels à serrer les rangs autour d’un hypothétique « cordon sanitaire » pour bloquer l’extrême-droite. Ceux qui estiment que la lutte contre le populisme de droite et ses manifestations y compris les plus violentes en défendant l’OTAN, les « valeurs libérale », l’Union Européenne, un alter-impérialisme prétendument anti-fasciste ou patriotique ne font qu’attiser les flammes de la section la plus dangereuse du capital financier. Ils nous appellent à soutenir une section prétendument progressiste de nos exploiteurs.

Nous leur rappelons que les premiers à pactiser avec le fascisme sont ceux qui ont préféré Hitler au Front populaire, à savoir les banquiers et industriels qui y ont vu une aubaine pour s’attaquer aux syndicats, aux communistes et aux conquêtes sociales. Nous leur rappelons que le premier pacte avec Hitler a été signé non pas entre Molotov et Ribbentrop, mais entre Daladier, Chamberlain et Hitler à Munich en 1938 et ce, sous les auspices de Mussolini. Doit-on également rappeler le rôle plus qu’ambigü jusqu’au dernier moment qu’ont joué d’éminents personnages politiques canadiens dont non le moindre, le très libéral McKenzie King?

Nous avertissons également que le fascisme n’arrive pas nécessairement d’où on l’attend : Mussolini n’était-il pas cadre du Parti socialiste italien? En fait, c’est l’anticommunisme qui fait le lit du fascisme comme on peut le constater particulièrement dans les pays européens de l’Oder à l’Oural.

Lutter contre le fascisme et ses signes avant-coureurs est un devoir pour tout révolutionnaire, progressiste et démocrate. Pourtant, aujourd’hui, le plus grand danger demeure celui que fait peser le pouvoir des monopoles : l’impérialisme et la guerre. Ainsi, lutter contre les fascistes en gerbe implique d’abord et avant tout de lutter contre le système qui l’engendre : le capitalisme.

On se rappellera à cet effet que les Partisans et Résistants, dans les années d’après-guerre, ont rassemblé des millions de démocrates et de progressistes. À Paris, ils créent en octobre 1945, la Fédération syndicale mondiale. À Londres, un mois plus tard, la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique est née. Puis vient la Fédération internationale démocratique des femmes quelques jours plus tard. Enfin, en 1949, toujours sur les cendres de la Seconde Guerre mondiale et de la barbarie fasciste qui l’a engendrée, se constitue le Conseil mondial de la paix.

Tous reprennent en coeur l’alcade des Partisans et Résistants : « plus jamais la guerre, le fascisme et la haine », mais encore « plus jamais le système qui les rend nécessaires ».

Lorsque le poète communiste français Paul Éluard écrit : « Si l’écho de leur voix se tait, nous périrons », il ne fait pas seulement allusion aux victimes des camps ni aux seuls résistants-déportés. Il se réfère à tous ceux qui se sont sacrifiés dans la lutte pour cette liberté dont on écrit le nom « sur chaque bouffée d’aurore ».

À eux, aujourd’hui, nous devons honorer non seulement la mémoire, mais surtout l’histoire. De leurs luttes, nous bâtissons notre avenir sans crises, exploitation, fascisme ni guerre : un avenir socialiste.

Vive le 9 mai 1945!

Vive la victoire des peuples contre le nazi-fascisme!

Vive le socialisme-communisme!