Le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) dénonce l’adoption par l’arrondissement montréalais Notre-Dame-de-Grâce – Côte-des-Neiges (NDG-CDN) d’adopter la définition de l’antisémitisme promue par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA) le 27 janvier dernier.
Cette définition ne sert en rien le combat contre l’antisémitisme. Au contraire, il s’agit d’un leurre destiné à systématiquement assimiler toute critique, attaque ou condamnation de l’État d’Israël et de son entreprise sioniste à l’antisémitisme. En adoptant cette définition, l’arrondissement NDG-CDN se range du côté des agresseurs de la nation et du peuple palestiniens, s’attaque à l’intégrité de milliers de personnes de confession ou de culture juive qui refusent que l’occupation et l’apartheid israéliens soient justifiés en leur nom en plus de taxer d’anti-sémites tous ceux et celles, dont nous faisons partie, qui luttent au quotidien pour renforcer la solidarité avec le peuple palestinien qui n’aspire qu’à se prévaloir et exercer son droit à l’auto-détermination.
Selon une récente étude menée à travers le Canada (octobre 2020), l’adéquation entre antisémitisme et critique d’Israël n’est en rien probante. Les faits empiriques parlent d’eux-mêmes : alors que 80% des répondant-es estiment qu’accuser Israël de commettre des crimes contre les Palestinien-nes n’est pas antisémite, plus de 90% soutiennent que peindre des swastikas sur les murs d’un consulat israélien l’est, et plus de 70% pensent qu’affirmer que les médias sont contrôlés par des Juifs l’est également.
Ces chiffres suffisent à prouver pour la énième fois que le conflit israélo-palestinien n’a rien à voir avec une question religieuse, mais plutôt avec la lutte pour la paix et contre l’impérialisme.
Communistes, nous sommes porteurs d’une longue tradition de lutte contre toutes formes d’oppression, y compris celles basées sur les croyances religieuses, l’origine ethnique ou nationale, la race, etc. L’antisémitisme en fait partie. À ce sujet, nous trouvons particulièrement scandaleux que la date de la libération d’Auschwitz ait été choisie pour faire passer ce vote. En effet, c’est l’Armée rouge soviétique qui a libéré ce camp de concentration. Aujourd’hui, fidèles à notre histoire et notre combat contre l’impérialisme, pour la paix et la solidarité internationale, les communistes, de Montréal à Tel Aviv, appuient la lutte du peuple palestinien contre son oppresseur.
Nous dénonçons enfin les modalités du vote. D’emblée, celui-ci a été effectué avec un préavis insuffisant pour permettre aux résident-es de NDG-CDN de faire connaitre leur position sur cette question. En outre, il ne s’agit pas d’une première, mais plutôt d’une revanche puisque la mairesse Plante s’était opposée (timidement) à ce que l’adoption de cette définition de l’antisémitisme soit adoptée par un simple vote au Conseil municipal. Sans rejeter la motion, son parti a proposé qu’elle soit référée pour une étude plus approfondie, en vertu de quoi l’opposition a retiré sa motion. Des situations similaires ont eu lieu à Calgary et Vancouver.
La décision du Conseil d’Arrondissement va à l’encontre du sentiment général des Canadien-nes qui refusent que l’antisémitisme serve de prétexte pour condamner toute critique à l’égard d’Israël. Elle représente également un précédent et nous incite à renforcer la mobilisation en solidarité avec le peuple palestinien à l’heure où, confronté à un rapport de force global défavorable, il en a le plus besoin. Après tout, cette solidarité doit commencer localement. Luttons pour que Montréal, nos villes et nos arrondissements se prononcent pour la paix et la solidarité internationale; qu’ils soient solidaires du peuple palestinien, de sa cause noble et juste.