Le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) condamne le gouvernement Legault qui refuse d’appuyer la demande d’Ottawa pour un cessez-le-feu à Gaza. Nous récusons également les justifications données par la ministre Biron pour une telle position qui ne démord pas du mythe selon lequel le conflit à Gaza oppose l’armée israélienne aux « terroristes » du Hamas.
En effet, sur les plus de 18 000 morts, pas plus de 5000 combattants du Hamas ont été tués. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit en fait d’un génocide et que les Israéliens sont déterminés à assassiner jusqu’au dernier Palestinien. Rappelons en effet que l’ambassadeur israélien en Italie affirmait, il y a quelques semaines, qu’il faut « détruire Gaza, il faut détruire ce mal absolu » et que, tout récemment, son homologue en poste au Royaume-Uni rappelait que la solution à deux États est impossible à cause… des Palestiniens!
Autrement dit, pour Israël, il n’y a qu’une solution : un État israélien religieux de la rivière à la mer! Cette position est non seulement controversée, elle est complètement isolée de l’ensemble de la diplomatie internationale.
Or, c’est cette position qu’appuie le gouvernement Legault en refusant d’appuyer a minima le cessez-le-feu auquel consent Ottawa grâce aux différentes pressions locales comme internationales. Seul Pierre Poilièvre suit les pas de la CAQ à ce sujet.
Contrairement à Québec solidaire, nous n’estimons pas que la CAQ brise ici une « tradition pacifiste » québécoise puisque aucune nation n’est intrinsèquement pacifiste pour peu qu’elle soit capitaliste. Par exemple, ce même parti qui se prétend partisan de la paix en Palestine n’hésite pas à appuyer l’OTAN dans sa guerre contre la Russie sur le territoire ukrainien… Sans compter que QS n’a pas hésité, lors de son congrès de 2019, à espérer une armée québécoise membre de l’OTAN!
En fait, si le Québec a pu donner l’impression de tradition de paix, c’est bien le résultat d’une tradition qui conjugue solidarité, lutte syndicale et anti-monopoliste. On se souvient notamment des bannières syndicales couplées à celles de l’OLP ou de Cuba dans les années 1970, puis de a création du CISO comme instrument nécessaire pour promouvoir la fraternité et la solidarité ouvrière.
François Legault cherche, non sans surprise, à annihiler cet héritage de lutte. Il espère arrimer de plus belle le sort du peuple québécois à l’impérialisme occidental, particulièrement états-unien. Il cherche à se faire meilleur apôtre que le Canada. C’est dans ce contexte que, comble de malheur pour un gouvernement qui se prétend nationaliste, il fait plus que courber l’échine devant un gouvernement israélien d’extrême-droite que la majorité de la communauté internationale, mais aussi une vaste partie de la population israélienne, conspuent.
Cet appui tacite au génocide en cours à Gaza ne devrait surprendre personne, encore moins ceux et celles qui poussent des cris d’orfraie aujourd’hui seulement alors qu’en juin 2021, la CAQ forçait en catimini l’adoption de la définition de l’antisémitisme imposée par l’IHRA, soit un texte qui institue l’adéquation entre ce dernier et toute critique de l’État d’Israël. Leur surprise est d’autant plus inexplicable qu’en juillet dernier, le gouvernement Legault annonçait l’ouverture d’un Bureau du Québec à Yaffa (Tel Aviv).
Communistes, nous savons lire entre les lignes. Nous comprenons que François Legault se saisit de la question nationale québécoise non pas pour son caractère anti-monopoliste et anti-impérialiste. Au contraire, il l’instrumentalise à un niveau encore jamais vu dans le but d’intégrer le Québec à l’impérialisme occidental non seulement économiquement, mais politiquement aussi.