ÉLECTIONS FÉDÉRALES : PLUS QUE JAMAIS, IL EST TEMPS DE RENVERSER LA CASSE DE NOTRE SERVICE PUBLIC DE SANTÉ.

S’il est un élément que la pandémie a fini par dévoiler au grand jour, c’est bien la décrépitude, pour ne pas dire l’effondrement de notre système de santé publique.

Avec 2‰ de morts par cas de COVID, notre moyenne a tout à envier à celle de Cuba qui s’élève à peine à 0,7‰ et ce, sans oublier le blocus économique qui asphyxie l’ile. La différence est claire : Cuba est un pays socialiste, le Canada est capitaliste.

On dira ce qu’on voudra du Canada et du Québec, que la santé est de compétence provinciale et que, par conséquent, il vaudrait mieux placer les provinces en compétition les unes aux autres au lieu d’en faire un enjeu fédéral. Le fait est que pour la population canadienne, et de façon très raisonnable, la santé représente le premier enjeu d’importance durant cette campagne.

Communistes, nous voulons briser ce carcan artificiel qui impose une muraille entre les enjeux locaux, provinciaux et fédéraux. Certes, la santé est de « compétence » provinciale. Il reste cependant que le fédéral a un rôle à jouer.

En effet, comment expliquer autrement que pas moins de 7 milliards de dollars alloués aux programmes sociaux des provinces aient été coupés dans les années 1990? D’ailleurs, au Québec, cette coupe a fait en sorte que, de 50% des paiements fédéraux couvrant les dépenses de santé dans les années 1960, ce pourcentage est tombé à 43 en 1980, puis à 31,2 dans les années 1990 pour finir à… 23% aujourd’hui!

Le Bloc qui ne se voit pas comme partie prenante d’un mouvement populaire mais qui aspire à l’instrumentaliser pour ses propres intérêts nationalistes, demande aujourd’hui une couverture des dépenses en santé des provinces de 35% du fédéral. C’est louable d’une certaine façon. Cependant, il y a là un piège important. Le Bloc surfe sur la vague de l’indignation populaire devant une gestion de la pandémie de COVID marquée par le moindre mal pour les profits et la réduction de dommages collatéraux plutôt qu’une gestion basée sur nos vies et non sur leurs profits. Il reste que même avec 35%, nous sommes loin des 50% initiaux couverts.

Par ailleurs, pour ne pas tomber dans le chant des sirènes du Bloc, le problème de notre service public de santé n’a pas tant à voir avec un manque de financement qu’avec une gestion mercantiliste et capitaliste de notre service de santé. Pecunia non olet (l’argent n’a pas d’odeur) disaient les Romains. Pour Messieurs Bolduc, Couillard et Barrette, l’odeur du sang dans un bloc opératoire ou dans n’importe quel service hospitalier rime avec profits potentiels.

Enjeu de compétence provinciale certes, la santé est également conditionnée par les fonds alloués au pallier fédéral. Qui plus est, il existe une loi fédérale censée faire respecter le fait que tous les Canadien-nes puissent avoir accès aux soins de santé et ce, gratuitement. Il mérite de le rappeler : cette loi n’est pas, comme on a tendance à le dire, le fruit de Tommy Douglas, mais bien des communistes Norman Bethune et Fred Rose.
Que la coupe dans les paiements de transfert soit la cause ou l’instrument est aujourd’hui secondaire. Dans les années 1990, le « déficit zéro » du gouvernement Bouchard (dont Legault faisait partie) a forcé une coupe de 2 milliards de dollars dans ce domaine, ce qui s’est traduit par la fermeture de 26% de lits et qu’on purge ce même domaine de 10% de son effectif. À Montréal seulement, 7 hôpitaux ont été fermés.

Parions qu’avec un service public de santé mieux financé, la pandémie de COVID19 aurait été moins meurtrière au Québec.

Loin de nous l’idée d’écrire un chèque en blanc à François Legault pour sa gestion de la pandémie au Québec, bien au contraire. Cependant, nous ne pouvons qu’affirmer que la privatisation et la gestion de plus en plus mercantiliste de notre système de santé publique a à voir avec les coupures des paiements de transfert dans ce domaine – et dans les services publics en général – que le gouvernement libéral de Jean Chrétien a entérinées.

Communistes, nous revendiquons un refinancement massif dans les services publics, notamment celui de la santé. Nous demandons non seulement le renversement de la privatisation de notre système de santé, mais également l’abolition des PPP (partenariats publics privés – ou alors profits pour le patron qui font que, par exemple, le CHUM paye entre 14 et 17 millions en loyer par mois), et surtout le monopole public sur tous les soins de santé, car il ne peut y avoir de service public sans monopole public.

Nous luttons pour une expansion du service public de santé de sorte que celui-ci soit universel, public et gratuit, mais également qu’il couvre tous les soins de santé, y compris les soins dentaires, oculaires et psychologiques.

Ajoutons pour conclure que nous, communistes, luttons pour une nouvelle Constitution qui verra les peuples et nations opprimées du Canada (y compris la nation québécoise) reconnus comme tel et dont sera garanti le droit à l’autodétermination, jusqu’à et y compris le droit à la séparation. Cette nouvelle Constitution toutefois devra également reconnaitre le droit à la santé gratuite et universelle comme un droit humain fondamental. Sa marchandisation devrait être bannie.