LES RAPACES DE L’OTAN SE RÉUNISSENT À VILNIUS

Discours prononcé par le chef du Parti communiste du Québec, Adrien Welsh, à l’occasion d’un piquetage du Mouvement québécois pour la Paix contre le sommet de Vilnius, 12 juillet 2023.

Permettez-moi d’abord de saluer le Mouvement québécois pour la paix d’organiser ce rassemblement dans un contexte hostile où toute opposition à l’OTAN est perçue comme extrémiste ou anti-démocratique.

Notre réunion aujourd’hui s’inscrit dans le cadre d’une opposition mondiale grandissante contre le cartel criminel qu’est l’OTAN et son appel incessant à la guerre. Cette année, un nouveau convive s’assoit à la table de ce syndicat du crime qui cherche à dépecer le monde pour les intérêts de l’impérialisme occidental : la Finlande, mettant ainsi fin à des décennies de neutralité. Dans le même ordre d’idées, et il y a quoi faire taire ceux qui s’imaginent qu’il y a place à la dissension au sein de l’OTAN, la Turquie a finalement levé son veto pour intégrer la Suède à l’Alliance.

Ces deux pays se rallient à l’OTAN sous prétexte de défendre leur souveraineté nationale contre la Russie. Or, ils signent un pacte avec les États-Unis : l’Alliance atlantique est, statutairement, dirigée par un commando militaire états-unien.

Si l’Ukraine n’est pas intégrée à cette dernière pour l’instant, c’est pour ménager la couverture de l’OTAN. Son intégration imposerait à tous les pays membres de s’engager dans une guerre totale contre la Russie par opposition à une guerre par procuration. Cette option serait beaucoup trop couteuse économiquement et politiquement, sans compter que son issue demeurerait incertaine.

C’est pourquoi l’invasion de l’Ukraine par la Russie a servi d’élément déclencheur pour faire tonner les tambours de guerre et les appels à serrer les rangs, à raffermir la propagande de guerre et aux injonctions visant à réinvestir massivement dans l’armement. À cet effet, les dépenses militaires dans le monde ont crû de 6,5% entre 2021 et 2022, mais de 19% depuis 2013. Les États-Unis demeurent loin en tête puisque leur budget militaire pèse pour 40% des dépenses mondiales.

Au Québec, honteusement, François Legault cherche à tirer son épingle du jeu en proposant au gouvernement fédéral que Bombardier construise des avions militaires.

Au Canada, Ottawa a annoncé, dans les mois qui ont mené vers ce sommet, une somme additionnelle de 500 millions de dollars en « aide » pour l’Ukraine, portant la somme totale à environ 8 milliards dont un milliard en aide strictement militaire. Il a également annoncé 2,6 milliards de dollars en trois ans. Autant d’argent qui ne sera pas réinjecté pour la création d’emplois, l’augmentation des salaires, l’expansion des services publics, la construction de logements sociaux, etc. Bref, autant d’argent qui ne servira qu’à alimenter les profits des monopoles, donc à attiser l’inflation dont nous payons les frais.

Plus concrètement, ces chiffres que la classe dirigeante nous prépare matériellement et psychologiquement à la guerre. Comme à chaque guerre, ce sera leurs profits, mais nos morts, en particulier ceux de la classe ouvrière et la jeunesse. Quand ces rapaces s’assoient à la table pour dépecer le monde, ils ne pensent qu’à eux. Les travailleur-euses et les masses populaires d’ici comme d’ailleurs paient les frais de leur couse aux profits. Là-bas par la guerre et la destruction, ici par l’inflation et l’exploitation.

Pour nous, communistes, la lutte contre l’impérialisme, la paix et la solidarité internationale est indissociable de celle pour la transformation révolutionnaire de la société, de l’abattement du capitalisme et l’édification du socialisme.

Lutter contre l’impérialisme sans lutter contre le capitalisme, lutter pour la libération nationale sans lutter pour le socialisme, c’est dépouiller ces luttes de leur substance même, c’est les inféoder aux intérêts de certains secteurs de la bourgeoisie toujours aussi prédatrice. Dans la compétition exacerbée et violente entre cartels monopolistes, ce n’est pas l’affaire du prolétariat de choisir un camp contre un autre sous prétexte de « multipolarité ». Au contraire, comme l’affirmait Brecht : « la libération des ouvriers ne peut être l’oeuvre que des ouvriers eux-mêmes ».

C’est donc dans cet esprit que nous vous invitons, aujourd’hui, à ajouter à l’appel au retrait immédiat du Canada de l’OTAN celui qui conclut le Manifeste du Parti communiste de Marx et d’Engels, toujours aussi actuel : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous! »