Comité exécutif central, Parti communiste du Canada
Le Parti communiste du Canada se joint à l’appel lancé au gouvernement fédéral pour qu’il accorde immédiatement le statut de résident permanent à tous les travailleurs-euses sans statut et à ceux qui ont un statut temporaire au Canada. Le 18 septembre, des manifestations à travers le Canada demanderont au gouvernement Trudeau d’inclure tous les sans-papiers dans son programme de régularisation de l’immigration annoncé précédemment, bien que non défini. Ce n’est qu’en accordant un statut à tous que les droits fondamentaux des travailleurs-euses pourront réellement s’appliquer à tous les travailleurs-euses, en relevant le plancher des salaires et des conditions de vie et de travail pour tous.
Il y a un demi-million de travailleurs-euses sans papiers au Canada. En raison de leur absence de statut, ils sont extrêmement précaires et vulnérables à certaines des conditions de travail les plus exploitantes. En plus des travailleurs-euses sans statut, il y a actuellement 1,2 million de travailleurs-euses qui n’ont pas le statut de résident permanent à part entière, et qui n’ont donc pas tous les droits des travailleurs-euses. Ces résidents sont titulaires d’un permis de travail, d’études ou de demande d’asile, dont beaucoup occupent également des emplois précaires et qui risquent de devenir des sans-papiers lorsque leur permis actuel expirera ou que leur demande d’asile sera rejetée. Cela représente 1,7 million de personnes résidant et travaillant au Canada qui n’ont pas pleinement accès aux mêmes droits que le reste des résidents du Canada.
Alors que le gouvernement libéral cherche à présenter une image favorable aux nouveaux arrivants, la vérité est qu’il a continué à présider un système d’immigration de plus en plus orienté vers la fourniture d’une main-d’œuvre bon marché et précaire à des secteurs particuliers de l’économie. Le régime d’immigration actuel, fondé sur la classe économique et les parrainages familiaux, exclut souvent les immigrants de la classe ouvrière du monde entier, qui sont alors contraints de vivre dans la précarité grâce à des permis temporaires sans accès aux soins de santé et aux programmes sociaux.
De l’an 2000 à 2018, le nombre de travailleurs-euses temporaires étrangers a augmenté de 550 %. On constate aujourd’hui que la majorité des nouveaux arrivants n’ont qu’un statut temporaire, et que beaucoup d’entre eux finissent par perdre leur statut et devenir des sans-papiers en raison de divers problèmes liés aux permis de travail et d’études ou du rejet de leur demande de statut de réfugié. Le système est conçu pour une exploitation maximale par le biais de divisions xénophobes et racistes sur le marché du travail, où un nombre croissant de travailleurs-euses sans statut et à statut temporaire n’ont pas de droits ou en ont moins, ce qui déprime les conditions de travail dans l’ensemble du pays. Les programmes de travailleurs-euses temporaires doivent être supprimés et remplacés par un système d’immigration offrant à tous les travailleurs-euses une voie claire vers la citoyenneté. Le Canada doit permettre à tous les travailleurs-euses de se syndiquer, d’être couverts par la législation sur les normes d’emploi et d’avoir accès aux soins de santé, à l’éducation et aux services sociaux. Il s’agit là de droits humains fondamentaux.
Un nombre important de sans-papiers étaient auparavant des demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée. Contrairement à l’image galvaudée du gouvernement fédéral actuel et à la propagande xénophobe de l’ultra-droite, le Canada ne se classe pas parmi les 50 premiers pays en matière d’acceptation de réfugiés. Le gouvernement fédéral lui-même a été coupable de contribuer à l’instabilité, à la mort et à la persécution politique dans le monde entier en raison de sa participation à des guerres, des coups d’État et d’autres interventions impérialistes. Les coups d’État soutenus par le Canada en Haïti, en Ukraine et au Honduras, ainsi que les bombardements canadiens en Syrie et en Libye en sont de parfaits exemples. Le gouvernement canadien a la responsabilité morale d’accueillir les réfugiés, dont beaucoup fuient des situations mortelles que le gouvernement lui-même a contribué à créer.
Bien que le gouvernement Trudeau ait déclaré qu’il s’engageait à mettre en place un programme offrant une voie vers la résidence permanente pour un grand nombre d’entre eux, certains éléments indiquent que le gouvernement n’inclura que les personnes appartenant à des secteurs particuliers, laissant potentiellement la majorité des 1,7 million de personnes sans statut complet et sans droits. Les grandes entreprises se battent pour s’assurer que le programme est limité et ne couvre que les travailleurs-euses pour lesquels la régularisation profiterait aux patrons en leur donnant accès à davantage de main-d’œuvre. Le patronat veut maintenir les statuts d’immigration temporaire au Canada afin d’assurer un approvisionnement régulier en travailleurs-euses précaires, non syndiqués et à bas salaire pour faire baisser les salaires et les conditions de travail pour tous.
Le Parti communiste se joint au mouvement syndical et aux groupes de défense des droits des immigrants pour exiger un statut pour tous. L’octroi d’un statut à tous les résidents n’est que la première étape d’une réforme globale de l’immigration qui permettrait au Canada de respecter ses obligations internationales à l’égard des demandeurs d’asile et de faire passer les gens avant les profits des entreprises.
Signez la pétition pour le statut pour tous ici : https://migrantrights.ca/take-action/statuspourtous/
Participez aux actions du 18 septembre : https://migrantrights.ca/events/sep18/