(Discours pour le rassemblement contre l’OTAN du Mouvement québécois pour la Paix du 28 juin 2022)
Amis et camarades, partisanes et partisans de la paix!
Nous sommes ici réunis pour dénoncer le cartel criminel, la plus grande entreprise terroriste au monde, le bras armé de l’impérialisme occidental : l’OTAN.
À Madrid, les marchands et faiseurs de guerre vont discuter de comment mieux partager le monde dans les intérêts des grandes entreprises capitalistes, celles-là mêmes qui sont à l’origine de l’inflation qui nous frappe toutes et tous. Ils discuteront de stratégie pour mieux encercler la Russie et la Chine, pour mettre au pas les États et les peuples “voyous” qui refusent de subir la botte guerrière, meurtrière et barbare de l’impérialisme et qui aspirent à vivre souverainement. Quel peuple sera victime de la tournée mondiale de ce théâtre macabre après le Vietnam, l’Irak, la Yougoslavie, la Libye, la Syrie…
Cette année, l’OTAN se réunit en État-major d’une armée globale en guerre offensive. Contrairement à la propagande de guerre qui nous est servie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est ni non-provoquée, ni injustifiée. Bien au contraire, elle est le fruit de trois décennies de provocations contre la Russie, de menaces, d’expansion de l’OTAN vers l’est, d’exercices militaires de l’OTAN d’envergure sans cesse plus grande et d’intensité accrue.
Cette invasion de l’Ukraine sert de prétexte à une nouvelle course à l’armement. Des armes létales d’une valeur de centaines de milliards de dollars sont envoyées à l’Ukraine par ceux-là même qui prétendent espérer une issue “pacifique” au conflit. L’Allemagne s’engage dans une opération de réarmement d’une ampleur inédite depuis les années 1930. La question d’une armée européenne refait surface. La Suède et la Finlande aspirent à entrer dans l’OTAN. L’Arctique, dernier endroit où un semblant de diplomatie subsistait entre la Russie et les autres pays circumpolaires, devient une potentielle zone de guerre.
Telles sont les avancées de l’OTAN. Chacune d’entre elles nous rapproche d’un conflit globalisé, voire d’une guerre mondiale. Dans quelques mois ou quelques années, les impérialistes laisseront tomber le peuple ukrainien, car pour eux, il n’existe ni peuple, ni femme, ni homme, ni enfant, mais seulement des profits à réaliser et à défendre manu militari. À l’issue de ce conflit, les peuples du monde se souviendront de l’impérialisme barbare et meurtrier, de l’OTAN comme son armée globalisée, qui exporte à coups de tanks, de bombes et de napalm la liberté pour les grandes entreprises, mais la destruction et la mort pour les peuples et la jeunesse.
Dans ce contexte, le Canada ne se contente pas d’applaudir : il participe de plain pied. L’augmentation des dépenses militaires, l’achat d’avions F-35, la modernisation du NORAD, l’intégration accrue de la politique étrangère canadienne à celle des États-Unis, les cris d’orfraie poussés par les plus va-t-en-guerre sont autant d’exemples à l’effet que la classe dominante nous prépare réellement à la guerre.
Ce sont autant d’exemples qui justifient que nous intensifions la lutte contre l’impérialisme, pour la paix et la solidarité internationale, pour le retrait immédiat et unilatéral du Canada de l’OTAN, pour un changement qualitatif dans la politique étrangère du Canada, pour la réduction des budgets militaires de 75%, pour une politique souveraine basée sur la paix, la solidarité et l’égalité entre les nations et les peuples tel que stipulé par le droit international.
Chers amis et camarades,
Le temps nous manque. Il y a urgence. La fuite en avant de l’impérialisme, le capitalisme en crise poussé dans ses derniers retranchements n’augurent aucun relâchement, aucune détente. Cette escalade meurtrière et barbare ne fera que continuer, s’accélérer et s’exacerber. Ce sera le cas tant que les grandes entreprises, qui sont au final les seules à bénéficier de la guerre, contrôleront l’économie.
Il est donc grand temps que nous fassions raisonner le message de Jean Jaurès, message pour lequel il a été assassiné dans des circonstances dramatiquement similaires à celles que nous connaissons : “le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage”.
Il est grand temps que les différents mouvements démocratiques et populaires, mais surtout le mouvement syndical s’impliquent dans le combat pour la paix et contre l’impérialisme et fassent résonner à nouveau les cloches de Bâle et l’appel de Zimmerwald.
Vive la paix! Vive la solidarité internationale! Vive l’internationalisme prolétarien!