LA PALESTINE VIVRA, LA PALESTINE VAINCRA

À quelques jours de la Nakba, les forces d’occupation isaréliennes frappent encore. Voilà qu’elles s’en prennent à une journaliste honnête en l’abattant de sang froid, puis poussent la provocation à attaquer ses obsèques. Quelques semaines plus tôt, c’étaient les fidèles se recueillant à la mosquée d’Al-Aqsa qui accusaient les charges de la soldatesque sioniste. Qu’attendre de plus de la part d’une armée colonialiste à la solde d’un État qui n’est que le fer de lance de l’impérialisme occidental dans la région, État qui occupe le Golan syrien, les territoires palestiniens et les fermes de Chebaa au sud du Liban? Qu’attendre de plus d’un État dont le projet sioniste s’inscrit dans une logique néocolonialiste?

Depuis le début, le projet sioniste est basé sur la dépossession des terres palestiniennes. Les premiers colons terrorisaient la population locale à travers leurs propres milices appuyées par les Britanniques. Aujourd’hui, rien n’a changé comme on a pu le voir l’an dernier avec les massacres et bombardements, comme on a pu le voir il y a quelques semaines avec les raids armés à la mosquée d’Al-Aqsa; comme on pourra le voir, malheureusement à l’avenir si rien ne change.

Outre les attaques armées de l’entité sioniste, les deux dernières années de pandémie ont servi d’arme bactériologique pour Israël qui s’est empressé d’user de l’impérialisme vaccinal afin d’empêcher la nation et le peuple palestiniens d’accéder aux vaccins contre la COVID tout en maintenant un blocus sur Gaza et en connaissant la promiscuité ambiante dans les zones habitées par les Palestinien-nes. Il s’agit ni plus ni moins d’un crime contre le peuple palestinien que d’aucuns qualifiraient de génocide.

Dans ce contexte, le Canada n’est pas en reste. Sur papier, il se prétend neutre. Or, sa neutralité penche vers le sionisme. Entre une criminalisation du mouvement BDS héritée d’une motion votée en Chambre des Communes en 2016, des votes systématiques qui refusent de condamner Israël et ses violations manifestes du droit international, en notre nom et au nom de l’antisémitisme, il accompagne activement l’une des plus grandes injustices de notre temps.

Le Québec non plus n’est pas en reste. En catimini, le gouvernement Legault a fait voter une motion reconnaissant la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste. Celle-ci, de manière plus qu’hypocrite, dresse un parallèle entre antisémitisme et antisionisme dans le but précis d’assimiler la lutte contre l’État d’Israël à un combat haineux contre les personnes de confession et de culture juives. Des pressions similaires se font d’ailleurs sentir au niveau municipal, voire au niveau des institutions d’enseignement – à McGill par exemple, malgré un vote d’appui favorable à 71% au mouvement BDS, l’administration et les éléments les plus antidémocratiques de l’Association étudiante se sont entendus pour bafouer cet élan de démocratie étudiante.

Les pressions visant à la marginalisation, voire à la criminalisation, de la solidarité palestinienne vont bon train!

Cette année toutefois, l’hypocrisie de l’impérialisme occidental atteint une limite inégalée depuis des décennies. En effet, ceux-là même qui prétendent que s’attaquer au sionisme équivaut à de l’antisémitisme sont les premiers à envoyer des armes à raison de milliards de dollars soi-disant pour aider le peuple ukrainien dans sa résistance contre l’invasion russe. Ce sont eux qui, également, prétendent espérer un règlement pacifique de ce conflit…

Certes l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’est pas justifiable. Cependant, elle n’est pas « non-provoquée » non plus : depuis plus de trente ans, l’OTAN et ses sbires s’étendent vers l’est de l’Europe et exportent avec eux leur militarisme débridé. Ce sont eux qui représentent les principaux proxénètes d’Israël et fossoyeurs de la résistance et du peuple palestiniens.

Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler à quel point il nous a été difficile de convaincre les syndicats et autres mouvements démocratiques et populaires à prendre position en faveur de la Palestine. Il suffit de comparer ces difficultés avec la célérité avec laquelle ces mêmes mouvements ont joint leur voix à celles de l’OTAN, comme si l’Ukraine fascisante de Zelensky, fondamentalement antisémite (tout en étant pro-Israël) représentait un bastion de démocratie à défendre.

Pour nous, communistes et anti-impérialistes, il est de ces batailles que nous ne pouvons nous permettre de perdre. La lutte pour la levée du Blocus criminel contre Cuba et pour son existence en tant que pays socialiste, de même que celle en faveur de la résistance palestinienne en font partie. Ces luttes sont liées entre elles, de même qu’elles le sont à celles des luttes quotidiennes des travailleur-euses, étudiant-es et des masses populaires ici qui combattent l’inflation, une crise du logement sans précédent et la casse de nos services publics.

Alors que la classe dirigeante nous fait croire que la seule issue à la crise COVID revient à faire confiance à l’impérialisme dans l’espoir que celui-ci nous permette de grappiller quelques miettes pour financer nos programmes sociaux au lieu de faire payer les grandes entreprises, nous refusons qu’un seul denier ne soit investi dans la guerre. Nous refusons qu’en notre nom, avec notre argent, les monopoles protègent leurs profits.

Que ce soit en Palestine, à Cuba, au Venezuela ou ailleurs dans le monde, nous n’avons qu’un intérêt : la lutte contre l’impérialisme barbare et meurtrier pour qui il n’existe ni homme, ni femme, ni enfant, mais seulement des profits à défendre et à réaliser. C’est pourquoi nous revendiquons :

  • La sortie immédiate du Canada de l’OTAN et du NORAD dont on nous demande de payer à hauteur de 40% pour sa « mise à jour » ;
  • Le rapatriement des soldats canadiens en poste à l’étranger;
  • La réduction du budget militaire de 75%;
  • La fin de toutes les sanctions économiques imposées aux peuples du monde (qui en sont les premières victimes);
  • La création d’un État palestinien viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, la garantie du droit au retour des réfugiés, la libération des prisonniers politiques et la fin du régime d’apartheid en Israël pour les Palestinien-nes.