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Le Parti communiste du Québec exprime son entière solidarité avec le Syndicat des travailleurs et travailleuses de la recherche et de l’éducation de l’Université Concordia (CREW-CSN), en grève depuis le 12 mars pour gagner des conditions de travail équitables et un salaire décent.

Les plus de 2 000 employés syndiqués par CREW-CSN, qui représente les assistants de recherche (AR) et les assistants d’enseignement (AE) de l’Université Concordia, sont sans convention collective depuis mai 2023. Après l’échec des négociations en février 2025, le syndicat s’est doté d’un mandat de grève à une écrasante majorité de 95 %. Après avoir rejeté un accord de principe provisoire, les membres ont déclenché la première grève des assistants et assistants de recherche de l’histoire de Concordia.

Le Parti communiste soutient pleinement les revendications syndicales dans la lutte pour des conditions de travail décentes. Le travail des assistants de recherche est essentiel au fonctionnement de l’université.  Ils méritent un salaire décent affublé d’une indexation sur le coût de la vie. Ils méritent une garantie d’heures contractuelles minimales et des charges de travail raisonnables. Ils méritent la fin du modèle des contrats mal payés, dans lesquels les travailleurs sont censés abattre de grandes quantités de travail en temps imparti déraisonnable. Le PCQ soutient les revendications du syndicat : elles contribueront à créer des postes stables et un travail décent pour les assistants techniques et les assistants de recherche.

Du reste, l’enseignement supérieur au Québec comme au Canada est plus que jamais menacé. Ces dernières années, les effets conjugués de l’austérité et de la marchandisation de l’éducation se sont traduits par la suppression de programmes, d’emplois et l’augmentation des frais de scolarité. La restructuration financière brutale à l’Université Laurentienne, qui a entrainé la coupe de 69 programmes universitaires et le licenciement sommaire de près de 200 membres du personnel en 2021, n’est qu’un exemple de ce phénomène. Plus récemment, l’Université York a également fermé une série de programmes, et la même entreprise privée impliquée dans les deux cas sus-mentionnés travaille actuellement sur un plan de restructuration à l’Université McGill.

De plus, nous dénonçons la complicité du gouvernement Legault dans cette attaque concertée contre un enseignement postsecondaire public, gratuit et de qualité. Récemment, sous le prétexte fallacieux de protéger le droit du Québec à l’éducation en français – que nous défendons – il a considérablement augmenté les frais de scolarité pour les étudiants venant de l’extérieur du Québec. Derrière cette manœuvre populiste, l’objectif final est d’augmenter l’ensemble des frais de scolarité dans une perspective plus globale de réduction du financement public non seulement de l’éducation, mais de tous les services publics. Le mandat donné à Martine Biron, « top gun » de Santé Québec, de réduire les dépenses de santé de 1,5 milliard de dollars en est un exemple probant.

La réduction systématique des coûts de main-d’œuvre en obligeant les assistants techniques et les assistants de recherche à travailler plus pour moins d’argent est une autre facette du même processus. Nous avons besoin d’un mouvement syndical uni, de classe et militant pour affronter la marchandisation de l’éducation et à la paupérisation de ceux qui travaillent dans ce secteur. Avec les travailleurs et les employés, les étudiants doivent intensifier la lutte pour l’accès à une éducation gratuite, publique et de qualité dispensée par des salariés bien rémunérés. Le Parti communiste est solidaire du CREW-CSN dans la poursuite de cette lutte.