« NE TOUCHEZ PAS À CUBA ! » DIT LA TABLE DE CONCERTATION DE SOLIDARITÉ

(Cet article a été publié par la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba (TCSQ-C) le 12 juillet 2021)

La Table de concertation de solidarité Québec-Cuba (TCSQ-C) appuie fraternellement le peuple cubain ainsi que son gouvernement qui doit gérer une des pires situations économiques depuis l’année un de la révolution cubaine, 1959, et la situation politico-sociale délicate qui en découle.

Hier, le 11 juillet 2021, dans quelques villes cubaines, ont eu lieu des manifestations de citoyens qui voulaient exprimer leur irritation face aux nombreuses difficultés de leur vie, aux longues files d’attente pour des produits alimentaires, aux pannes de courant dues au manque de carburant, à une certaine baisse du niveau des services publics, entre autres dans le domaine de la santé, où se fait sentir le manque de certains médicaments, qui jusqu’ici étaient facilement disponibles. En manifestant, ces citoyens exercent leur droit et ne mettent pas en cause la souveraineté de leur pays.

Malheureusement, la souveraineté de Cuba n’est pas respectée par les États-Unis et par des organisations où il a un poids prépondérant telles que l’Organisation des États américains (OEA), dont dans ce cas les déclarations exagèrent faussement la situation interne du pays et manipulent l’opinion nationale et internationale. Certaines manifestations sont par ailleurs infiltrées par des provocateurs professionnels, à la solde d’un réseau bien organisé qui a des entrées au Département d’état et la CIA entre autres.

Le premier obstacle à la souveraineté de Cuba et la cause principale de la crise économique actuelle du pays est, bien sûr, le blocus imposé par les États-Unis. Rappelons que cette mesure a été imposée en 1960 afin de susciter « (…) la désillusion et le découragement basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques (…) et le refus d’accorder à Cuba de l’argent et des fournitures dans le but de faire diminuer les salaires réels et monétaires et de provoquer la famine, le désespoir et le renversement du gouvernement (…) » (6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires Interaméricaines). C’est bien le scénario actuel qui depuis plus de 60 ans n’a pas eu l’effet escompté et qui échoue encore maintenant, ce qui indique que le gouvernement a l’appui de la majorité de la population. En 2017, l’administration étasunienne a même renforcé le blocus lorsque le président d’alors, Donald Trump, a signé le « Mémorandum présidentiel de sécurité nationale sur le renforcement de la politique des États-Unis envers Cuba». Quelque 243 mesures de Trump se sont ajoutées à cette déclaration de guerre économique, qui rend presque impossible aujourd’hui pour Cuba d’obtenir des fonds et des crédits pour l’achat des biens de première nécessité pour le pays. Cette situation provoque la population et un certain pourcentage perd patience. Il y a quelques années, Cuba pouvait produire localement la majorité des médicaments dont la population avait besoin, mais aujourd’hui, en raison du durcissement du blocus, le pays ne peut obtenir les produits de base nécessaires à la production. Ce fait illustre clairement, selon nous, le caractère criminel du blocus de Cuba par les États-Unis.

À la crise économique provoquée par le blocus s’est ajoutée la pandémie du Covid-19, qui a empiré la situation et a obligé l’arrêt et le ralentissement actuel de l’importante source de devises qu’est le tourisme. Les provocateurs des réseaux sociaux accusent Cuba de mal gérer la pandémie et pourtant Cuba a un des plus bas taux de mortalité dans le monde et a même développé des vaccins contre la Covide-19. La situation n’est certes pas rose et la province de Matanzas à plusieurs foyers d’éclosion de la Covide et des experts médicaux sont sur place pour tenter de remédier à la situation.

La TCSQ-C appuie le gouvernement de Cuba dans le dialogue avec sa société civile, pour expliquer la situation et être à l’écoute des préoccupations de la population cubaine.

La Table de concertation de solidarité Québec-Cuba dénonce cependant tout intervention externe dans les affaires de Cuba. Il est évident pour nous qu’en cette période difficile, des personnes et des organismes qui reçoivent de l’appui de l’extérieur pour déstabiliser le pays, en particulier des organismes d' »aide humanitaire et de développement » tels que l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAid). Ils agissent pour le compte des secteurs interventionnistes de Washington, ils sont coordonnés à l’intérieur même de Cuba pour discréditer le gouvernement, et profitent de la situation économique difficile. Parallèlement, une forte campagne de dénigrement du gouvernement cubain est menée sur les réseaux sociaux et des manifestations sont organisées dans des villes étrangères comme celles qui ont eu lieu à Montréal et à Miami hier. Parce que Cuba est ainsi agressé de l’extérieur, nous appuyons le gouvernement de Cuba, qui a le droit de prendre des mesures pour défendre sa souveraineté et qui fait appel au peuple pour défendre sa révolution, sans violence.