UNE ATTAQUE ENVERS UN.E EST UNE ATTAQUE CONTRE TOU.TE.S !

Déclaration commune du Parti communiste du Canada et de la Ligue de la jeunesse communiste à l’occasion de la Fierté 2017*

Cette année, la Fierté est célébrée dans un contexte bien différent que celui des éditions précédentes. Dans la foulée de l’élection de Donald Trump, les fascistes et autres réactionnaires s’empressent de déverser leur haine. Sortis de leur trou, ils appellent à l’homophobie, la transphobie ainsi que l’islamophobie, le racisme, la misogynie et le sexisme. Toute cette agitation vise à compromettre et à miner les droits durement gagnés par les opprimé.e.s, notamment ceux de la communauté LGBTQ2SIA.

Dès juin 2016, des signes avant-coureurs de cette tendance à la haine ont été observés avec la fusillade au club Pulse de Miami. Les célébrations de la Fierté 2016 furent l’occasion pour la communauté LGBTQ2SIA de mettre en lumière les reculs et les obstacles rencontrés par le mouvement Queer aux États-Unis. Rappelons-nous que la Fierté n’est pas seulement une occasion de fêter la communauté mais aussi un moyen d’affirmer une solidarité dans les luttes politiques.

De la même façon, nous saluons le militantisme de Black Lives Matter. Leur coup d’éclat à la parade de Toronto l’an dernier a mis le doigt sur le problème de la commercialisation de l’événement. On ne peut pas nier que les grandes entreprises et la police participent au camouflage de l’oppression et de la marginalisation au sein de la communauté LGBTQ2SIA. Les queers noir.e.s et racisé.e.s, les trans et les autochtones bispirituel.le.s vivent la précarité et la pauvreté. Black Lives Matter nous a rappelé que la Fierté est née de la lutte et du militantisme.

Leur présence ne fut toutefois pas appréciée par les médias dominants et certains membres de la communauté. Ceux qui aiment jouer à l’autruche quand il est question de racisme, de sexisme, de misogynie, de transphobie, de pauvreté, d’exploitation et d’islamophobie furent ceux vexés par Black Lives Matter. Sans surprise, le whitewashing corporatif et la police ont rendu la Fierté moins inclusive.

Le contexte de la Fierté 2017 reflète les polarisations grandissantes au sein de la société. L’élection récente d’Andrew Scheer comme chef du Parti conservateur est en continuité parfaite avec le programme homophobe, transphobe, raciste et islamophobe de son prédécesseur Steven Harper. Pour leur part, les libéraux aiment se dire féministes et proches de la communauté LGBTQ2SIA. Dans les faits, le gouvernement Trudeau met surtout de l’avant un programme d’austérité qui rend service aux grandes entreprises. Ce gouvernement a aussi annoncé récemment son intention d’augmenter les dépenses militaires du Canada de 70% au cours de la prochaine décennie. Tout ça en refusant de faire payer aux riches et aux grandes entreprises leur part.

Il faut donc s’attendre à encore plus d’exploitation et une coercition des travailleuses, des travailleurs et des pauvres. On peut aussi prévoir de plus en plus de répression des mouvements syndicaux et de contestation. La Loi C-51 ou loi « antiterroriste » de 2015, appuyée autant par les libéraux que les conservateurs en est un exemple parfait. Le parti libéral est lui aussi un parti près des intérêts de la classe dominante (construction d’oléoducs, dépenses militaires) qui ont un impact néfaste sur les LGBTQ2SIA, les femmes, les autochtones, et les individus racisés. De plus, les mesures d’austérité mises de l’avant par le gouvernement fédéral s’ajoutent aux programmes respectifs de chacune des provinces.

Il est essentiel de rester unis devant l’antagonisme de plus en plus grandissant des élites envers la communauté LGBTQ2SIA. L’homophobie, la transphobie et les autres formes de discours haineux ne servent qu’à attiser la division. Ils compromettent la résistance au néolibéralisme ; aux «accords de libre-échange», au pillage des ressources naturelles et à la course à l’armement.

Nous croyons qu’une attaque envers un.e est une attaque contre tou.te.s. Il donc est nécessaire d’adopter un cadre légale qui protège l’orientation sexuelle, l’expression et l’identité de genre, et qui respecte la diversité ; la cohésion de la classe ouvrière en dépend. L’unité de la classe des travailleuses et des travailleurs est un élément vital pour la formation d’un front uni large constitué des mouvements ouvriers, démocratiques et sociaux. Un mouvement large permet de porter les revendications populaires en luttant contre les plans des grandes entreprises, du néolibéralisme et du militarisme. La communauté LGBTQ2SIA doit être un acteur essentiel dans la construction d’un Front populaire constitué des travailleuses et travailleurs, des autochtones, de la jeunesse et des étudiant.e.s, des femmes, des ainé.e.s, du monde agricole, des personnes issue de l’immigration, des individus racisés et des mouvements environnementaux et pacifistes, entre autres.

La résistance dans nos communautés et dans nos milieux de travail, dans la rue et dans les urnes, peut renverser les partis qui servent les intérêts de la classe dominante. Donnons-nous un gouvernement qui met nos intérêts avant ceux des profits des grandes entreprises. Le but principal du Parti communiste est de donner un pouvoir authentique au peuple dans un Canada socialiste. Nous devons toutes et tous assumer le plein contrôle de nos ressources et de notre économie. Luttons pour l’éradication de l’exploitation et des oppressions auxquelles nous faisons face aujourd’hui.

Le Parti communiste et la Ligue de la jeunesse communiste œuvrent à réaliser un monde où, comme Karl Marx le disait, le « libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous ».

Le Parti communiste du Canada et la Ligue de la jeunesse communiste exigent :

  • Le renforcement de la législation contre les crimes haineux pour y inclure les formes de discrimination comme la transphobie, l’homophobie, le sexisme, l’islamophobie, le racisme et la xénophobie.
  • Une plus grande solidarité avec les trans de la Caroline du Nord et de partout en Amérique du Nord qui font face à de nouvelles lois transphobes ;
  • Étendre la portée des droits des transgenres à la protection contre la discrimination sur la base de l’identité et l’expression de genre dans toutes les législatures et les chartes provinciales et territoriales.
  • Rendre illégales les «thérapies de conversion» et autres pratiques pseudo-psychiatriques et religieuses, qui ont comme but de changer l’orientation sexuelle d’une personne, dans toutes les provinces.
  • Étendre les droits des jeunes de la communauté LGBTQ2SIA en mettant fin aux différences dans l’âge du consentement pour les jeunes queer et en assurant la protection des mineur.e.s intersexes contre des interventions chirurgicales non consensuelles.
  • Mettre fin au moratoire homophobe et anti-scientifique qui empêche aux hommes homosexuels de donner du sang.
  • Assurer le soutient et l’aide au logement pour répondre aux besoins des 25% à 40% des jeunes sans-abris qui s’identifient comme LGBTQ2SIA.
  • Mettre fin aux politiques d’austérité et à la tendance toujours grandissante à la précarité de l’emploi au sein des grandes entreprises. Ces mesures touchent particulièrement la communauté LGBTQ2SIA.
  • Arrêter le soutient du gouvernement canadien à l’impérialisme et aux forces réactionnaires partout dans le monde. Non au coup au Brésil et l’intervention au Venezuela. Retirons nos troupes d’Irak et de Syrie. Soutenons le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions contre l’apartheid israélien. Cessons de fournir des armes à l’Arabie Saoudite. Nous voulons des emplois et non de la destruction ; réduisons les dépenses militaires de 75%.

*Dans cette déclaration les acronymes « LGBTQA2SI » et le terme «Queer» font référence à l’ensemble des déclinaisons d’orientations sexuelles ou de genre: gais, lesbiennes, bissexuels, trans, gender fluid, bispirituel.le.s, queer, en questionnement, intersexe, asexué, etc.)