GNL-QUÉBEC: UN ABANDON LONGUEMENT ATTENDU

Le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) accueille favorablement la décision du gouvernement Legault d’abandonner le projet de GNL Québec tout en revendiquant la création d’emplois stables, durables et de qualité en région qui s’inscrivent dans la nécessaire transition écologique.

Ce projet, qui aurait généré environ 8 millions de tonnes de CO2 par an, anéantissant ainsi tous les efforts de réduction des émissions de GES du Québec au cours des dernières années, était dans la ligne de mire de groupes environnementaux, des communautés innues et de tous les partis d’opposition.

La décision du gouvernement Legault, qui y était favorable jusqu’à présent, n’est donc en rien courageuse puisque la pression contre ce projet se faisait sentir de partout depuis plusieurs mois. Coup sur coup, Warren Buffet, un des promoteurs du projet, s’étaient retiré de ce projet notamment grâce aux actions de différents groupes environnementaux qui se sont adonnés à des actions de blocage de chemins de fer. L’attrait moindre que suscite ce type d’énergie à travers le monde (l’Agence internationale de l’énergie elle-même s’est prononcée en faveur d’un moratoire sur tout nouveau projet d’énergie fossile pour atteindre la carboneutralité d’ici 2035) a également joué en faveur du retrait de nombre d’investisseurs. On estime d’ailleurs que d’ici 40 ans, les usines de gaz naturel liquéfié déjà construites seront en surcapacité.

Le coup de grâce a cependant été asséné lorsque le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement a, en juin dernier, déposé un avis défavorable au projet d’Énergie Saguenay. Devant une opposition aussi unanime à la fois de la part des groupes environnementaux que des scientifiques, le gouvernement Legault, en quête d’un nouveau mandat et dont la question environnementale était la pierre d’achoppement a dû faire volte-face et se prononcer contre le projet.

L’abandon de ce projet ne signifie en rien que le gouvernement Legault se préoccupe outre mesure de l’environnement. Il ne répond pas réellement à l’urgence climatique. Même l’annonce d’interdire la vente de voitures à moteur thermique en 2035 ne suffit pas à atteindre les cibles de réduction du CO2 adoptées à la COP21. Pour y parvenir, un plan d’investissements massifs notamment en transports en commun, en recherche et production dans le secteur des énergies renouvelables sous contrôle public et démocratique sont nécessaires de même que la mise sous contrôle public et démocratique des ressources naturelles afin de les extraire de la logique du marché capitaliste. Des législations empêchant l’investissement de fonds publics dans les énergies polluantes et la possibilité de poursuites criminelles pour les responsables d’entreprises polluantes doivent être appliqués également.

Enfin, nous réitérons notre engagement envers la création d’emplois notamment en région. Le projet de GNL Québec aurait généré des revenus de 14 milliards de dollars nécessaires. Or, ces impacts auraient été de courte durée (à peine 300 emplois à terme). Un plan pour la création d’emplois en région doit être basé sur la production et le secteur manufacturier à valeur ajoutée. Le modèle extractiviste et rentier ne fait qu’arrimer l’économie locale aux soubresauts économiques, menaçant ainsi la stabilité et qualité d’emploi.

Nous refusons ainsi le faux-dilemme entre création d’emplois et justice environnementale. Nous savons que les emplois créés dans la filière des énergies renouvelables sont beaucoup plus durables que ceux liés à l’extraction d’énergies fossiles. Nous avons, au Québec, les cerveaux et la main d’œuvre capable de garantir à la fois la transition écologique comme de défendre notre souveraineté énergétique et économique. Ce faux-dilemme nous est imposé par les contradictions inhérentes au système capitaliste, pas par des contraintes techniques ou scientifiques.