MARCHONS LE 24 SEPTEMBRE POUR LA JUSTICE CLIMATIQUE!

Après un été marqué par des chaleurs accablantes et des feux de forêt des plus ravageurs, mais surtout par un rapport du GIEC des plus alarmants quant au réchauffement de notre planète, le Parti communiste du Québec (PCQ-PCC) ne peut que joindre sa voix à ceux et celles qui appellent à se mobiliser le 24 septembre en espérant non seulement une redite du 27 septembre 2019, mais à une manifestation encore plus ample.

Nous sommes encouragés par les signaux donnés du fait que des votes de grève aient été tenus dans les CEGEPs et universités, faisant montre que la jeunesse est responsable et a à cœur la justice climatique. Nous espérons également que le mouvement syndical, clé dans cette lutte comme dans toutes les luttes sociales et politiques, clé dans l’avancement de toutes les revendications progressistes, sera présent et saura rappeler aux « climatosceptiques » qu’il n’y a aucune contradiction entre emploi et environnement pour peu qu’on se sorte du paradigme étriqué du capitalisme basé sur l’exploitation de la classe ouvrière et sur le pillage des ressources naturelles.

Le rapport du GIEC publié cet été rappelle que les changements climatiques qui nous guettent sont pires que ce que l’on croyait. Le Canada en particulier se réchauffe 2,5 fois plus vite que la moyenne de la planète et ce sont les peuples et nations autochtones qui en sont les premières victimes alors que ce sont elles qui bénéficient le moins du développement industriel du Canada.

Cette injustice est exacerbée par le fait que le gouvernement libéral n’a pas hésité à acheter à coups de milliards de dollars un oléoduc dont personne ne veut sauf les magnats de l’industrie pétrolière et qui plus est, n’est pas rentable. Ce même gouvernement n’a pas non plus hésité à envoyer la GRC pour mâter les autochtones défenseurs de la terre…

Au Québec, le projet de GNL Québec a été avorté. D’une certaine façon, c’est grâce à la mobilisation et à l’opposition à ce projet qui aurait fait reculer le Québec de plusieurs décennies en arrière en termes d’émissions de CO2. Sans cette opposition, il y a fort à parier que la CAQ aurait continué de l’avant. Il n’en demeure pas moins que la bataille n’est pas terminée : le gouvernement Legault étant l’un des moins sensibles à l’environnement, d’autres projets sont à prévoir, sans compter que son plan « vert » présenté l’an dernier ne cherche qu’à faire de la défense de l’environnement une marchandise.

Or, nous savons que ni les bourses du carbone (qui ne sont que des droits de pollution vendus au plus offrant), ni les subventions aux entreprises « vertes » sont la solution à la crise environnementale.

Nous savons que 100 entreprises sont responsables de 70% des émissions de GES. Nous savons également que le complexe militaro-industriel est le secteur d’activité le plus polluant : l’armée des États-Unis (à laquelle nous sommes liés par l’OTAN) pollue plus que 140 pays et le poste budgétaire du Canada qui émet le plus de CO2 est la défense nationale avec 59% des émissions à lui seul.

Communistes, nous n’avons aucun intérêt envers les théories vaseuses qui font primer les comportements individuels. Ce sont des théories petites-bourgeoises qui font abstraction du fait que si un travailleur ou une travailleuse ne sait consommer bio, si cette personne est obligée de prendre sa voiture pour aller travailler, c’est parce que soit ses revenus ne lui permettent pas de vivre près de son lieu de travail (spéculation et transports publics déficients obligent), parce qu’elle est incapable de se payer des aliments cultivés à proximité à cause de son salaire stagnant, ou soit parce qu’elle n’en a tout simplement pas le temps ni l’énergie, dévorée par son travail. Les vrais responsables de la destruction de notre environnement sont les grandes entreprises, pas les travailleur ni les travailleuses. Comme pour toute autre crise générée par le capitalisme, ce n’est pas à nous de payer pour leur crise.

Plusieurs de ces théories individualistes sont utilisées pour s’en prendre aux pays du « tiers-monde », en particulier comme prétexte pour renchérir les attaques qui font partie d’une nouvelle Guerre froide contre la Chine. Pourtant, la Chine est le seul pays jusqu’à présent à avoir atteint les cibles de la COP21 et ce, en avance… De plus, ces attaques contre les pays du « tiers-monde » sont injustifiées puisque l’émission de CO2 per capita de ces pays est largement inférieure à celle du Canada.

Ainsi, parler de justice climatique sans parler de justice sociale, sans parler de lutte contre l’impérialisme et le militarisme, c’est faire preuve d’hypocrisie. Tant et aussi longtemps que les ressources naturelles comme les secteurs clés de notre économie ne seront pas placés sous contrôle public et démocratique, tant que les secteurs clés de notre économie ne seront pas extraits de la logique du capitalisme, la défense de notre environnement ne sera qu’illusoire.

C’est dans ce même ordre d’idées, celui où nous considérons la question environnementale comme un moyen de renforcer la lutte de la classe ouvrière contre les grandes entreprises et non pour la concilier, que nous luttons pour l’imposition de peines criminelles, voire des peines de prison pour les pollueurs.

En fin de compte, la sauvegarde de notre environnement, la défense de nos conditions de travail et de vie, de la paix et la solidarité dans le monde font partie d’une seule et même lutte : celle dirigée contre les grandes entreprises transnationales et contre le complexe militaro-industriel. C’est une lutte qui réclame de la classe dirigeante des pays impérialistes de faire leur juste part en premier, mais en aucun cas il ne s’agit d’une lutte limitée par des contraintes scientifiques. Au contraire, elle est limitée par ce système putride basé sur l’exploitation des salarié-es et de la nature, le capitalisme…